La littérature à quel(s) prix ? par Ostenweg

Le prix, en particulier le prix Goncourt, du nom de celui (Edmond de ... Goncourt) a contribué, par testament à sa naissance, oppose une reconnaissance par les pairs des romanciers, genre qui est encore considéré à la fin du XIXème siècle comme mineur, à la pesanteur de l'Académie Française, qui ne couronne que les poètes.
Du moins c'est ce qu'ils étaient. De nos jours la multiplication des prix, mais aussi des avis des lecteurs (par exemple sur senscritique clin d'oeil), semble vouer l'écrivain à la peopolisation, que diagnostique Sylvie Ducas, avec la fin des grandes émissions culturelles tels que Apostrophes, par exemple.
Si on a un peu vite parler de la mort de l'auteur, les prix, notamment les prix internationaux (je pense au plus prestigieux le Nobel), rappelle l'existence des auteurs et de leurs oeuvres.
Pourtant, c'est dans la réflexion autour de la figure auctoriale que Sylvie Ducas voit l'avenir de la littérature. On s'y perd un peu entre considérations d'ordres littéraires et analyse sociologique.
Notons tout de même qu'aujourd'hui il est extrêmement rare qu'un auteur (ou encore plus une auteure) vive de son métier. Aussi la reconnaissance symbolique, que ce soit par les pairs (le prix Goncourt, dont le jury est composé d'écrivains), ou par les lecteurs (par exemple le prix du livre Inter) joue un rôle très important dans l'accumulation d'un capital économique.
L'industrie du livre semble condamné à rester ce qu'elle a toujours été, une industrie, que Sainte Beuve, certes avec des accents réactionnaires, dénonçait dans "De la littérature industrielle". Les prix amènent à des ventes plus importantes (notamment le Goncourt), d'ou leur utilité, pour les éditeurs, comme pour les auteurs.