De Monica Ali, passée maître dans l'art de raconter de passionnantes histoires sur fond de métissage au Royaume-Uni, on n'attendait certes pas un roman tel que La véritable histoire de Lady L. qui reprend à son compte un genre que le monde anglo saxon désigne sous le terme de What-if ? En l'occurrence, et si la Princesse de Galles n'était pas morte dans un accident de voiture et si elle avait choisi de disparaître en se réfugiant dans une petite ville américaine ? Oh, Diana, désormais appelée Lydia, quelle serait sa vie au quotidien entourée d'amies, d'un chien fidèle et d'un petit ami. Auxquels elle ne livrerait au compte-goutte que de pieux mensonges sur son passé, laissant planer le mystère. Cette partie du livre, la plus consistante, plonge profondément dans la psychologie de cette femme aux nouveaux visage et identité. Le portrait est assez subtil bien qu'il n'apprenne rien d'inédit sur sa personnalité. Plus intéressante est le journal intime, écrit dix ans plus tôt, par son confident, celui là même qui l'aurait aidée à s'enfuir. A travers leur relation privilégiée et le retour sur les années de gloire et de dépression mêlées, l'écriture précise de Monica Ali se fait incisive et pertinente. Pour donner un peu de piment, la romancière a cru bon d'ajouter un aspect de thriller à son livre en introduisant un paparazzo qui, par hasard, débusque notre Lady Di et la reconnait à la couleur de ses yeux (sic). On aurait pu se passer de cet épisode qui donne cependant une touche paranoïaque et angoissante qui n'est pas déplaisante. Un exercice de style que ce What-if, sans soute une parenthèse dans l'oeuvre de Monica Ali, dont on ne peut nier les qualités de construction mais qui reste toutefois anecdotique et simplement divertissant eu égard aux thématiques habituelles de la romancière britannique depuis Sept mers et treize rivières.

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le 10 févr. 2017

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