Toute la musique qu'ils aiment, elle vient de là, elle vient du blues... Larmes blanches est l'histoire de l'obsession de deux jeunes américains pour le son parfait et la musique la plus pure qui soit, à savoir celle du blues des origines. Le livre de Hari Kunzru, dont on connait la splendeur du style, débute de façon plutôt classique avec une narration conduite par Seth, l'un des deux garçons, le moins riche, le moins séducteur, le plus loser du duo. Le jour où ils s'amuseront à créer un faux morceau de vieux blues et le balanceront sur la toile sera le premier d'une déchéance et d'un aller simple vers l'enfer. Un temps, le roman tient parfaitement la note, se réinventant en thriller bien noir. C'est palpitant et toujours extrêmement documenté au rayon musical. Et puis c'est le drame. Tout bascule dans la dernière partie du livre dans un halo cauchemardesque et paranoïaque où les couches temporelles se télescopent. Larmes blanches devient un film d'horreur, opaque, pour illustrer une vengeance d'outre-tombe. Fallait-il cette lourde symbolique pour illustrer le thème de l'appropriation de la culture noire par les blancs ? Peut-être pas mais même en perdant un peu notre attention dans les dernières pages, le roman de Hari Kunzru est le plus souvent captivant par les thèmes qu'il développe, l'érudition qu'il montre et le rythme qu'il impose.

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le 5 mars 2018

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