Cette éditrice livre une autobiographie sous l'initiale de son prénom V., , pour décrire le caractère gênant de son premier amour, avec un écrivain de renom, G.M., qui assumait son attirance pour les adolescents des deux sexes, comme sa pratique, cela est cohérent, pour le tourisme sexuel. L'ayant rencontré par le biais de sa mère, la narratrice tombe immédiatement sous le charme de ce quinquagénaire qui lui fait de l'oeil, alors qu'elle n'a que treize ans. Elle est placée sous son emprise, consent à ses lubies. Leur union devient dévorante, au point de sacrifier une grande part de ses études secondaires. Cette vampirisation donne lieu à une prise de conscience et à une rupture de sa part.
Cette liaison est connue du monde littéraire, de ses parents, et personne ne pipe mot, alors que l'intelligentsia des auteurs et penseurs, le plus souvent à gauche, approuve, ou donne au moins son blanc-seing, à cette pratique sexuelle pour le moins déroutante. Les enquêtes de police n'ont pas abouti, et le silence assourdissant de l'entourage, familial tant qu'intellectuel, laisse pantois.
Ce récit glaçant est éminemment utile. Il incite à réfléchir sur l'idée de majorité sexuelle, de "consentement" et de l'âge où il peut être donné envers un adulte. Il est juste étonnant et dommageable que ce témoignage vienne si tard, si bien que l'intéressé ne peut plus être poursuivi, en raison de la prescription des faits reprochés. Mais il n'est pas évident d'évoquer ce genre de choses, de porter plainte, de seulement en parler.
Ce livre permet une prise de conscience, et c'est déjà beaucoup. Les moeurs semblent évoluer en bien, me semble-t-il (sans provocation ni outrecuidance volontaire de ma part).