Éprouvant éprouvant ces deux mois pour venir à bout de ce roman fleuve, inconnu chez nous mais beaucoup cité en Russie. Le Don paisible a eu la chance de ne pas subir la censure car il dévoile une bonne partie des dessous de l’histoire complexe de cette région. Pour qui a étudié le sujet il est malhonnête de prendre un partie entre les cosaques, blancs, rouges, juifs ou ukrainiens. Souvent comparé à Guerre et Paix les plus de deux mille pages dépeignent la guerre civile de 1917 à 1921 qui s’ensuit l’effondrement de l’empire tsariste. Je préviens tout de même le roman est difficile avec beaucoup de personnages gradés reparties dans les trois armées (voir quatre armées en comptants les allemands). On va alors se concentrer sur un théâtre d’opération avant le trépas du personnage en question de façon abrupt. Cela peut en décourager certains car comme dans Guerre et Paix il intègre au reste du conflit des généraux qui ont réellement existé.
L’œuvre vaut le détour non pour son genre de roman-épopée mais pour sa langue; poétiques, rabelaisienne, cru et vulgaire. Moi qui est un goût pour les descriptions c’est ce qui m’a fait aimé cette steppe ou se joue la fin des cosaques après la création de l’armée rouge. À ce propos j’ai une question dans mes lectures de Marx les cosaques se classent dans quels catégories ; Lumpen ? Prolétariat ? Aristocratie guerrière ?
Au-delà de ça c’est l’histoire d’une famille de cosaques qui vacille entre l’orthodoxie et les valeurs guerrières comme l’on peut retrouver dans Tarass Boulba. Marqué par une sorte de péché originel d’un amour interdit qui leur sera fatale.
Ce roman reste important comme le témoin d’un conflit que peu d’entre nous ont compris dont les conséquences ce font encore ressentir aujourd’hui.