Le voyage brut
Le Festin nu, ce n’est pas un livre qui se résume. Ni qui se raconte. Ce n’est même pas vraiment un roman. La seule chose qui soit vraiment sûre, c’est que le Festin nu est un livre. C’est un récit...
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le 12 août 2013
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Avant de commencer la lecture du Festin Nu, j'ai préalablement été briefé par mon collègue et ami sur William Burroughs. En effet, sacré personnage que ce Bill. Né dans une famille bourgeoise (il est le petit-fils de William Seward Burroughs I, le fondateur de la Burroughs Corporation), il a préféré mener une vie de marginal.
Ainsi, son nom est très souvent associé à l'homosexualité (sujet, justement, omniprésent dans le Festin Nu) et à la drogue (pas une seule page n'y fait pas référence).
Il est également associé à la Beat Generation car il a côtoyé, et a eu pour amis, des légendes telles que Jack Kerouac ou Allen Ginsberg.
Alors, cela étant dit, je vais essayer de justifier la note, quelque peu basse. Ce n'est pas tant le livre en lui-même qui m'a posé problème. Les sujets abordés sont très intéressants et étaient quelque peu tabous pour l’époque. Quant à l’écriture, force est de constater que Bill Burroughs a une plume plus que correcte.
Non, ce qui m’a davantage posé problème, c’est plutôt la technique qui caractérise justement Burroughs, le cut-up :
« Le cut-up (lit. le découpé) est une technique (ou un genre) littéraire, inventée par l'auteur et artiste Brion Gysin et le mathématicien anglais Ian Sommerville, et expérimentée par l'écrivain américain William S. Burroughs, où un texte original se trouve découpé en fragments aléatoires puis ceux-ci sont réarrangés pour produire un texte nouveau. » - Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cut-up
Alors oui, cela donne des passages très originaux, souvent farfelus, mais bien trop rarement drôles, bien trop souvent dénués de sens.
Pour modérer mes propos, le livre est parsemés de passages extrêmement intéressants où Bill décrit les différents effets que peuvent avoir les différentes drogues :
« L’eucodal est une variante de la codéine – dihydro-oxycodéine. Son effet est plus voisin de celui de la coco que de la morphine. Le plaisir de la coco, tu le sais bien à présent, se situe dans la tête et celui de la morphine dans les tripes. Aucun syndrome de privation avec la cocaïne, c’est un besoin purement cérébral qui ne dure qu’aussi longtemps que le circuit est allumé, après quoi tu manges un morceau et tu n’y penses plus. L’eucodal est en quelque sorte la synthèse de la cocaïne et de l’héroïne. Il faut être Allemand pour inventer une saloperie aussi démoniaque. L’eucodal est six fois plus violent que la codéine. L’héroïne six fois plus violente que la morphine. La dihydro-oxyhéroïne devrait être six fois plus violente que l’héroïne. Il serait sans doute possible de fabriquer une drogue si virulente qu’une seule injection suffirait à intoxiquer un homme jusqu’à la fin de ses jours. »
ou encore :
« La mescaline, l’acide lysergique ou LSD 6, l’adrénaline frelatée et l’harmaline peuvent provoquer un simulacre de schizophrénie. »
Créée
le 22 août 2017
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