Ce livre, je l’ai découvert par hasard (vraiment ?), mais le juge absolument nécessaire.

Pourtant, je regrette qu’il ne prenne pas le temps de développer sa critique du matérialisme dialectique et historique (Marxisme). Encore aujourd’hui, j’estime (peut-être à tort), que c’est le logiciel (bien qu’imparfait et non-totalisant), le plus efficient afin de comprendre la société. Monod me dérange moins lorsqu’il balaye Spencer ; évidemment, comme tout le monde, je demande moins de rigueur lorsqu’il s’agit d’abattre mes ennemis plutôt que mes alliés.

Aussi, je réalise que mon ancienne définition du hasard n’est pas totalement juste : selon moi, le hasard était tout ce qui arrive dont on ignore ou ne maitrisons pas les causes (en fait c’est le hasard épistémique). Sauf qu’avec ce livre, me revient qu’en mécanique quantique le hasard absolu existe vraiment (le hasard ontologique) et Monod me fait comprendre qu’en biologie aussi. C’est terrifiant. Il y a donc des choses qui n’auraient pas de cause ; elles émanent du néant ? Bien non, elles émanent de quelque chose qui est déjà là : c’est juste qu’une mutation génétique par exemple, peut arriver, dans un cadre physique, chimique, biologique, mescouillique particulier, mais non prédictible du tout. Mouais. C’est… épuisant. C’est troublant.

Sinon, ce livre, plus facile pour les biologistes de métier même s’il est bien vulgarisé, me semble assez exigeant. Je n’ai pu tout saisir. Dès les prémisses il nous refamiliarise avec le concept de nature, en nous rappelant que toute vie a un projet (téléonomique), mais que l’animisme est une fiction. Je reste doucement sceptique, quant à son affirmation que la connaissance objective démarre nécessairement par une valeur morale ; que l’éthique ne puisse être pas totalement dissociée de la science. Je ne l’infirmerai pas non-plus (qui suis-je pour ça ?) : quoi que…

Enfin, malgré mes critiques, au bout du bout, je veux bien le rejoindre pour appeler à un socialisme réellement scientifique (mais n’est-ce pas ça justement qui nous conduira, encore une fois à une forme de dogmatisme indépassable ?). Me contre-dis-je ? Ce livre m’a perdu !


Romulus-du-Prigord
7

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Créée

le 6 sept. 2025

Critique lue 4 fois

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