Jusqu’à aujourd’hui, même mon orgueil n’a réussi à me faire gouter chaque ligne de cette chose. Au début, j’ai commencé par piocher des pages au hasard, et surtout, j’ai lu la fin. Oui ça m’arrive de me spoiler une œuvre. J’aime ça ! Mais ce n’est pas le sujet. Le sujet c’est Sade. Alors après avoir compris de quoi il s’agissait, de cette incroyable dégueulasserie au potentiel extrêmement jouissif, me voilà m’offrant le challenge – facile croyais-je au début : je sous-estime toujours le fragile qui est en moi – de l’engouffrer tout entier. Finalement, la rigolade laissa rapidement la place à une petite forme de malaise. Heureusement, ma grande force démiurgique m’aida à me reparamétrer l’esprit. Me voulant plus puissant que le monde entier, je voulais tout de même tout ingurgiter, sans pitié, rien ne devait m’arrêter. Simplement voilà, il n’y a pas de ‘’scénario’’ ; Les pages se suivent et se ressemblent encore, encore et encore. Ce truc est surcoté. Oui, il y a de quoi s’éclater, il y a de quoi se blesser. Mais trop c’est trop, et l’ennui prend place ; un ennui malsain qui nous rend fou ou peut-être malade. Certains livres peuvent vous malmener, mais au final vous font tellement grandir que le rapport affaiblissement/grandissement reste positif ; c’est le cas chez Nietzsche qui sonde votre esprit, vous met des claques pour vous rendre puissant. Pour revenir dans le domaine de la perversité sexuelle, je pense aussi à Lolita de Nabokov, qui malgré le malaise a toute ma sympathie grâce au dosage probablement parfait. Sade, lui, vous prend plus qu’il ne vous donne. A l’image de son livre, il vous sodomise ! Alors oui, il est nécessaire de le traverser à notre tour pour pénétrer le mal. Mais ma santé mentale étant plus importante que ma volonté de maitriser Sade, je ne lirai pas toutes les lignes de cet homme. Aujourd’hui j’abandonne.