L'Homme se tournera toujours vers la solution la plus simple

L'histoire du Horla tourne autour d'un homme inquiet au sujet d'une maladie qui le gagne de jour en jour. Elle commence par cet homme qui se réjouit au sein de sa maison, à voir passer les bateaux sur la Seine, à contempler son jardin, à respirer l'air frais des bois. Un homme satisfait de sa vie, en somme.
Toutefois, après quelques paragraphes, nous apprenons qu'un sentiment d'inquiétude le guette en permanence et que certains événements non expliqués commencent à arriver.
Pensant premièrement qu'il est fou et nous amenant à conclure sur ce chemin, il va finalement trouver une seconde piste, qui va le mener à des actes extrêmes, et insinuer le doute notre esprit sur son état mental.

L'histoire du Horla est une nouvelle contée sous la forme d'un journal daté, dont nous suivons l'avancée selon ce que nous révèle le teneur des notes. Ainsi, dans le Horla, Maupassant ne passe pas de temps à nous présenter le personnage, puisque c'est le personnage lui-même qui écrit.
Cette technique utilisée par Maupassant est également utilisée par Bram Stoker dans son œuvre Dracula, et permet d'aller rapidement à l'essentiel et de ne raconter que ce qui semble nécessaire aux personnages.
L'histoire est racontée subjectivement, puisque le sujet est le narrateur de sa propre histoire et c'est pourquoi l'indécision quant à sa santé mentale se fait de plus en plus forte au cours de la lecture. Le narrateur nous fait douter puisqu'il doute lui-même.

A travers ce roman épistolaire, Maupassant nous laisse le choix sur la conclusion de la nouvelle. Puisqu'il n'y a pas d'intervention extérieure ou de commentaires au sujet du personnage principal, c'est donc à nous de conclure sur son état mental et de nous faire notre propre opinion sur le récit.
C'est donc ainsi qu'il met en doute notre propre santé mentale, en nous questionnant sur ce que nous croyons nous-même ou sur ce que nous voulons croire.
Sommes-nous à penser que "Quand nous sommes seuls longtemps, nous peuplons le vide de fantômes" comme l'énonce l'auteur et ainsi nous créons nos propres démons ; par la folie, l'ennui, la solitude, ou bien prenons-nous le parti du narrateur ?

Finalement, Maupassant critique le cerveau humain qui cherche à tout prix une solution aux événements qu'il ne peut expliquer, quitte à inventer sa propre solution. Quand la cause échappe aux premiers abords à la logique, quand la solution simple n'est pas la solution rationnelle, l'être vivant que nous sommes cherche, consciemment ou non, à tout expliquer par des faits surnaturel qui deviennent évidents, ancrés.
En effet, une fois que la solution extraordinaire est adoptée, aussi fantasmagorique est-elle, alors elle est LA réponse, et le détenteur s'en contente.

Le narrateur met ainsi en évidence, par la suite de ses réflexions, qu'il est plus facile croire en quelque chose d'autre qu'en sa propre folie.