La deuxième partie du roman, une fois que la relation avec Hermine est installée, m'a beaucoup déçue. La réponse tant attendue à sa solitude et son désespoir se retrouve finalement être un simple mélange de danses, de mîmes, et des jolies filles à tenir... Et je ne parle même pas de cette conclusion qui à son tour joue aussi la folie. Enfin, vous me direz, dans un lieu dénommé le théâtre magique, ce n'est guère surprenant. C'en est même la raison : mettre en lumière toutes les illusions qu'entretenait le héros. Mais qu'est ce que c'est fait maladroitement ! On s'ennuie. La même distance qui faisait toute la saveur de la première partie du livre devient ici le carcan, ou le barreau de l'hôpital psychiatrique. C'est un docteur qui nous raconte les affres de la folie alors que nous rêvons pendant ce temps de l'échappée du patient.
Pour le portrait du loup des steppes, ce style avait fonctionné, puisqu'il imposait une distance dans laquelle on pouvait à notre tour recevoir la solitude et l'ennui d'Herman. Mais à un moment, il faut savoir lacher la purée ! si l'on veut parler du retour chaotique du sentiment d'identité.