Difficile de réellement rédiger une critique sur l'ultime tome d'une trilogie puisque cela implique de spoiler méchamment la finalité du récit, mais aussi de grands événements qui méritent d'être pleinement découverts par les lecteurs. La critique sera donc courte et volontairement lacunaire sur nombre d'éléments.
Le Miroir d'Ambre donne une finalité à chaque intrigue, forge un destin à chaque personnage. Certains font acte de rédemption, d'autres font montre d'ingéniosité et Will et Lyra changent les mondes par des actes de pure bonté, sans se douter qu'ils devront mener d'importants sacrifices. la conclusion d'A la croisée des mondes évite le happy end. On a beau espérer, jusqu'au bout, un retournement de situation, on ne peut que capituler. Avec Pullman, tout bouleversement entraîne des conséquences que les protagonistes se doivent d'assumer.
A la croisée des mondes prouve qu'on peut créer un univers fantasy sans cocher la case univers médiéval (qui semble être devenue la condition obligatoire dans ce genre littéraire, bloquant de nombreuses idées novatrices qui chambouleraient ce genre bien trop codifié). La critique théologique est toujours de mise et éclate en apothéose. Tout le monde y passe : l'Eglise et ses lois, les anges, Dieu lui-même. Mary Malone va jusqu'à confier les circonstances qui l'ont amené à abandonner sa foi, apportant un éclairage sur la religion vu par une ancienne croyante.
Le mélange des thèmes ne plaira pas à tout le monde. Pour ma part, c'est ce qui constitue son charme et rend la saga toujours aussi excellente bien des années après. Les différents niveaux de lecture permettent de savourer les ouvrages, encore et encore, apportant de nouvelles réflexions ou se dévoilant autrement selon notre propre regard.
Bon, HBO. Tu m'as pas déçu avec la saison 1. Assure le spectacle jusqu'au bout s'il te plaît.