Voilà un récit entre roman et biographie qui nous dévoile une partie bien sombre de l'histoire de Einstein.

Nous y découvrons Eduard: le fils d'Einstein était un garçon très intelligent qui se destinait à être médecin, très cultivé, avant qu'une terrible maladie, la schizophrénie bien mal connue à l'époque et surtout pour laquelle aucun traitement n'existait, ne s'empare de son esprit. Entre crises de délire et période de rémission, nous suivons la descente aux enfers de cet homme qui se sentit toute sa vie abandonné par son propre père.

Mileva est la première épouse d'Albert Einstein. Scientifique émérite comme son mari, elle sacrifia sa carrière pour que son mari puisse devenir l'homme que l'on connaît. Abandonné par lui en 1914, elle éleva seule ses deux fils et fut toujours présente aux côtés d'Eduard, se dévouant corps et âme. On découvre là une femme hors du commun, d'un courage et d'une abnégation sans borne.

Laurent Seksik alterne les chapitres, donnant la parole alternativement à Eduard, à Mileva et enfin à Albert Einstein.
J'ai découvert grâce à ce récit que toute sa vie fut la fuite en avant d'un homme: juif et donc menacé par le nazisme, il fuit l'Europe pour l'Amérique en 1933. Il ne fut jamais vraiment accepté par les américains qui le soupçonnait de communisme, d'être un espion de la Russie.
A la fin de la guerre on lui reprocha l'invention de la bombe nucléaire alors qu'il n'avait pas eu le droit de travailler sur ce projet......
Malgré son immense intelligence, Albert Einstein était un être faible, que l'auteur nous dépeint comme égoïste et sans beaucoup d'instinct paternel.
Lui qui connaît personnellement nombre de médecins et scientifiques n' a jamais rien fait pour Eduard. Il l'abandonna complètement. Laurent Seksik essaie de trouver la raison d'un tel agissement: pour lui, Einstein avait peur de ce fils malade. Lui le grand scientifique ne pouvait qu'admettre son impuissance face à sa maladie......

Ce récit poignant est passionnant de bout en bout. L'auteur nous dévoile les aspects cachés d'un homme qui tout en étant un génie n'en était pas moins qu'un homme......

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le 22 sept. 2013

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dodie

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