Comme beaucoup ces derniers temps, j'ai été interpellée par les sujets développés dans le dernier livre d'Elisabeth Badinter, le conflit. Le sujet me touchant particulièrement (le conflit entre la femme et la mère dans notre société d'aujourd'hui), j'ai très vite voulu lire ce livre mais en ai lu partout des critiques virulentes et assassines (notamment sur l'auteur elle-même ce que je trouve d'une grande niaiserie, car ce qui est important pour moi c'est le texte, pas son auteur). J'ai donc préféré mettre toutes ces horreurs de côté et me faire ma propre idée en lisant le livre.
L'ouvrage dresse un état des lieux sans concessions de la situation de la femme aujourd'hui, quelques 30 ans après les acquis fondamentaux du féminisme (pilule, avortement, travail, etc...), et mets en garde contre ce qui peut devenir de véritables dangers pour la liberté des femmes. Contrairement aux critiques que j'avais lues, le livre ne condamne pas l'allaitement des bébés et la maternité (il n'y a pas une seule ligne la dessus !!), il met simplement en garde contre des dérives extrêmistes qui peuvent mettre un frein à notre liberté de choix (le naturalisme à outrance et le véritable retour en arrière sur nos acquis sous prétexte de tout devoir à son enfant).
Nous avons la chance aujourd'hui d'avoir le choix concernant la maternité et c'est une avancée tellement formidable, c'est ça la vraie libération de la femme ! Nous pouvons choisir d'avoir des enfants ou pas, nous pouvons choisir le moment où nous les voulons, avec qui nous voulons les faire et les élever, combien nous en voulons et comment nous souhaitons les nourrir (sein ou biberon), nous pouvons choisir de reprendre une activité professionnelle ou de nous occuper de nos enfants à plein temps, etc... Tout ceci pourrait être parfait mais non !! Il faut toujours que la morale bien pensante vienne assombrir le tableau et mettre la pression sur les femmes.
Celles qui ne veulent pas d'enfants sont traitées d'égoïstes, celles qui ne veulent pas les allaiter sont de mauvaises mères, celles qui retournent travailler aussi (et encore il faut voir dans quelles conditions elles travaillent, les jeunes mères sont fortement discriminées dans le monde du travail), celles qui restent à la maison sont traitées de bonnes à rien... en bref, nous ne faisons jamais ce qu'il faut et ce ne sont pas les hommes qui nous critiquent mais des femmes elles-mêmes !
Et cela pourrait sembler secondaire, on pourrait se dire que l'on a qu'à pas y faire attention, mais la pression morale et la culpabilité que la société fait porter aux femmes est vraiment lourde et cet ouvrage à la mérite de le montrer, sans critiquer pour autant les choix de vie individuels, tant qu'ils restent en effet des choix !
Non, la femme ne se définit plus par la maternité et il faut respecter les choix des chacunes... une femme qui ne veut pas d'enfant n'est ni une égoïste ni une carrieriste sans coeur !
J'ai achevé la lecture du livre en quelques heures, quasiment d'une traite et je dois dire que j'ai vraiment apprécié la façon dont les thèmes sont abordés, tout en nuances sans critiquer telle ou telle façon de vivre contrairement à toutes les critiques que j'ai lues (ces gens n'ont certainement pas lu le livre, ce n'est pas possible autrement...). Ce débat pourrait faire l'objet un blog entier, je vais donc m'arrêter là, en remerciant l'auteure d'avoir écrit ce texte et de m'avoir permis d'apaiser un peu mes propres conflits intérieurs à ce sujet.
nelene
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le 29 sept. 2010

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nelene

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