P.10 Il faut être totalement aveuglé par l'amour de l'innovation - la vraie religion de notre temps - pour ne pas voir son véritable prix.


P.11 Bref, avec les nouvelles technologies, tous vos faits et gestes s'intègrent dans un profil unique monétisable et optimisable.


Le monde extérieur considère peut-être la Silicon Valley comme un bastion du capitalisme le plus féroce; les entrepreneurs des nouvelles technologies, eux, s'imaginent être de grands promoteurs de la solidarité, de l'autonomie et de la coopération.


P.14 Si la magie de la Silicon Valley peut fournir tous ces services, ne pourrait-on se passer de l'Etat? Pourquoi continuer à financer avec nos impôts des services publics inexistants alord que les entreprises de technologies pourraient s'en charger ?


P. 16 Les données sont un instrument de domination précisément parce qu'une fois que nous les avons cédées, elles deviennent capables de déterminer notre avenir.


P.23 Comme les entreprises de technologie se sont accapré l'une des plus précieuses ressources actuelles, les données, eles ont pris l'ascendant sur des municipalités aussi dénuées d'argent que d'imagination, et peuvent se poser en sauveurs bienveillants des ternes bureaucrates peuplant les administrations.
(ici Uber / Boston)


P.26 Les trois obsessions américaines - la technologie, le fitness et la finance - sont enfin réunies : avec l'application fitCoin, il devient possible de monétiser son passage à la salle de gym.


P.29 L'ignorance peut être douce, surtout si le savoir se résume à l'impératif de devenir plus efficace, plus compétitif, plus rentable.


P.43 Les hackers constituaient selon lui (Brand) "une nouvelle élite mobile."
" Ces hommes magnifiques et leurs machines volantes, qui explorent une technologie de pointe imprégnée d'une étrange douceur; un pays hors-la-loi, où les règles ne relèvent pas tant du décret ou de la routine que des exigences supérieures du possible."


P.48 Grâce au mouvement maker, l'industrie pourrait connaître le même sort : "trois types et un ordinateur " : voilà ce qui caractérisait une start-up du Web. A présent c'est aussi ce qui caractérise une entreprise de matériel informatique." Tout inventeur peut devenir un entrepreneur.


P.59 Grâce à la tracabilité croissante de toute chose, on peut mieux concevoir, mieux optimiser, mieux gouverner, mieux savoir.


P.70 En troquant l'explication causale pour l' "actionnabilité", leurs partisans ont en réalité renoncé à la théorie et doivent feindre l'ignorance ou la naïveté chaque fois qu'ils se trouvent confrontés à un problème qu'il n'est pas facile de réduire à une prise de décision individuelle.


P.86 Autre problème inhérent à l'épistémologie de la Silicon Valley : sa visoin du monde est fortement déformée par son modèle économique. Quel que soit le problème posé, la Silicon Valley apportera invariablement deux réponses : elle pourra produire davantage de "calculs" (ou de code) ou bien traiter davantage d'"informations" (ou de données). Plus vraisemblablement, elle proposera une combinaison des deux, qui débouchera sur une éniène application capable de suicre les calories, la météo ou la circulation. Fortes de petites réussites de ce genre, les entreprises de la Silicon Valley redéfinissent le "progrès" comme quelque chose qui découle naturellement de leur business plan.


P.105/106 Le consumérisme informationnel
Il y a plus de trente ans, Michel Foucault avait bien vu que le néolibéralisme visait à transformer tout le monde en "entrepreneur de soi".


P.113 Grâce aux capteurs et à la connectivité à Internet, les objets les plus banals acquièrent un énorme pouvoir de régulation du comporement.


P.117 Au début de l'année 2014, Eric Schmidt a même promis que les start-up résoudraient le problème des inégalités économiques [...].

miren_el
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le 14 déc. 2017

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