Le mont Emeraude, de la romancière égyptienne Mansoura Ez-Eldin, a été inspiré par les contes des Mille et une nuits ou plus exactement se propose de partir à la recherche du "Conte manquant du livre des Nuits." Un voyage au pays des légendes qui se marie aussi avec une intrigue on ne peut plus contemporaine quelque temps après les événements de la place Tahrir, au Caire. Tout l'intérêt du livre réside dans cette imbrication et ce chevauchement de deux histoires, l'une fantastique, l'autre réaliste, quoique la première ait tendance à contaminer la seconde. Si l'on a parfois du mal à se laisser totalement aller dans le premier univers, magique et un tantinet complexe pour le lecteur occidental, on ne peut rester insensible au style élégant de l'auteure (la traduction de Stéphanie Dujols est remarquable, pour autant qu'on puisse en juger). Le roman passe en souplesse d'un monde à un autre et l'on ressentirait presque une frustration à ne pas en lire davantage sur la vie cairote d'aujourd'hui. Mais à travers ses principaux personnages : la princesse Zomorroda, Boustân, sa narratrice, et Hedir, une jeune égyptienne, Mansoura Ez-Eldin tisse des liens entre des héroïnes qui cherchent la liberté, celle de penser d'agir et de rêver. En cela, Le mont Emeraude est sans nul doute un livre féministe, très singulier, car mystérieux, onirique et surnaturel.

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le 5 mars 2017

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