Bragi Olafsson, ancien bassiste des Sugarcubes, s'est reconverti depuis longtemps dans l'écriture avec plusieurs romans publiés en Islande et un seul jusqu'alors, Les animaux de compagnie, traduit en français. Un livre amusant mais qui ne laissait pas un souvenir impérissable. Avec Le narrateur, paru en 2015 en Islande, Olafsson ne s'éloigne pas d'une trame minimaliste, qui semble être sa marque de fabrique, avec un individu (le narrateur, donc) qui en suit un autre dans les rues, les bars, les magasins et un cinéma de Reykjavik. Le second a été dans le passé l'amant d'une femme, ce que le premier aurait bien apprécié être à sa suite, d'où son ressentiment vis-à-vis de son "concurrent". Il ne se passe pratiquement rien dans ce métaroman assez fade dans l'ensemble et dont on se demande s'il a la prétention d'être drôle, ou non. On sent l'influence de Kafka et du "nouveau roman" mais le problème est que le contenu est relativement anodin et lasse très vite malgré la brièveté de l'ouvrage. Le narrateur, qui est le personnage principal (ou pas, puisque Olafsson passe souvent de la première à la troisième personne), semble n'avoir rien de mieux à faire dans la vie que d'épier les faits et gestes d'un de ses semblables comme un voyeur sans but. Il suinte beaucoup l'ennui et cela se sent un peu trop. A noter que pendant de longues pages, Olafsson décrit le déroulement du film La grande bouffe que son "héros" voit au cinéma. Hélas, cela est d'un intérêt très limité pour la progression d'un livre qui, passé l'exposition initiale, se contente de stagner.

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le 24 avr. 2019

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