Howard Devoto fût le co-fondateur de ce que le punk anglais fit de meilleur, en poppisant son propos, j'ai nommé les Buzzcocks. A l'époque j'avais de Mr Devoto l'image du chieur théoricien qui avait quitté le bateau peu après sa mise à l'eau, et bon débarras. Magazine ne m'a jamais trop intéressé, trop compliqué, trop asexué, et l'offre était pléthorique... C'est 30 ans plus tard, après avoir défriché presque tout le reste, que la grâce devotienne m'a touchée. About time.
Donc.
Benjamin Fogel ramène ce créateur trop mal connu à la lumière, par petites touches romanesques, en imaginant conversations et situations - plausibles - dans un style très agréable (le tout se dévore,et nous change des sempiternels recueils d'interviews croisées). Exercice casse-gueule, mais réussi, même si on peut regretter certaines ellipses béantes (quid de Buzzkunst goddamit !).
Il parvient à faire revivre cette époque où tout se jouait, et qui finalement n'a pas changé grand chose, à part la vie des gamins qui, à l'autre bout de la chaîne de production musicale, fabriquaient une mythologie de bric et de broc pour tromper leur ennui, et croire que tout était possible.