Deux couples en vacances dont le lecteur suit en parallèle l'érosion avec ce sentiment que celui avec lequel l'on vit devient de plus en plus un étranger. Pour son premier roman, Le renversement des pôles, Nathalie Côte a choisi un sujet plutôt rebattu sur lequel elle a bien du mal à apporter un regard vraiment neuf. Son ton caustique, sa lucidité sociale (les scènes du monde du travail sont très justes) et son rythme alerte font tout de même oublier une certaine banalité dans les situations décrites. Entre frustrations, rêves inaboutis, espoirs déçus, désenchantement conjugal, faiblesses inexpugnables et frêles mensonges quotidiens, le roman avance à petits pas, sur un mode impressionniste sans chercher à épater la galerie. Une modestie dans le récit qui en dessine les limites dans une comédie triste envisagée comme une radiographie réaliste d'une société où les comportements semblent régulés par une horloge implacable qui sonne le glas de toute tentative de sortir de chemins tous tracés. A moins d'avoir un peu de courage, mais c'est une autre histoire et ... peut-être un prochain livre.

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le 4 janv. 2017

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