Voilà à mon humble avis un très bon épisode de la série Fidelma. Dans un registre un peu différent de certains épisodes précédents. Je m'explique : ce "sang du moine" délaisse un peu l'énigme policière classique en huis clos (dans une petite communauté, un hameau ou un monastère) et s'inscrit plus dans un style, allez osons-le, de roman de cape et d'épée. Avec complots politiques, princes, rois, haut dignitaires de l'église. Et une dimension historique qui en devient d'autant plus intéressante. Bon, ce n'est pas le premier de la série à présenter cette caractéristique, mais reconnaissons-le, Peter Tremayne sait varier les plaisirs.


Au demeurant, on retrouve tout de même dans ce bouquin quelques fondamentaux de la série et notamment la fameuse scène finale où Fidelma, devant une large (et noble cette fois) assemblée, dénoue les fils de l'intrigue et confond le coupable, qui ne se doutait pas du tout qu'il allait être confondu. Et bien sur, toutes les fausses pistes que l'auteur met un malin plaisir à semer ça et là. Mais, il est vrai qu'au septième opus de la série, on commence à comprendre un peu les ficelles et à entrevoir, un peu avant la fameuse scène finale, qui est le grand méchant. Le plus insoupçonnable de tous, peut-être ?


S'agissant des personnages, Eadulf se montre de plus en plus balourd et emprunté. Et s'il n'y a rien à redire sur la façon dont il manie son bâton de pèlerin, force est de constater qu'il est tout de même un peu coincé dès lors qu'il s'agit d'exprimer ses sentiments. Disons qu'il a du mal à être direct, mais que cela peut se comprendre de la part d'un moine catholique romain. Une fois de plus Peter Tremayne fait languir son lecteur. Pour mieux introduire sans doute l'épisode suivant. Et puisqu'il s'agit de nous offrir un voyage à Saint-Jacques de Compostelle au septième siècle, difficile de lui en vouloir. Mais pour l'instant, pas de voyage au septième ciel pour notre sympathique duo de religieux.


Et je terminerai par une petite tape sur les doigts de la traductrice. M'enfin, cest quoi ce titre, le sang du moine ? Quel rapport avec l'intrigue ? Le titre original est The monk who vanished ! Qu'est-ce qui lui a pris à notre chère Hélène Prouteau ? Pourquoi ne pas tout simplement avoir intitulé la version française de ce bouquin "La disparition du moine" ? Ou mieux, avec un clin d'œil à Hitchcock, "Un moine disparaît" ? Bon c'était juste une petite tape pas méchante, car le texte français est très agréable à lire, fluide même malgré nombre de termes et de noms propres en gaélique assez difficiles à mémoriser. Et puis, comme elle a commencé sa carrière en traduisant des romans de la collection Harlequin, on espère qu'elle pourra dans quelques épisodes donner sa pleine mesure...

Marcus31
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le 5 mars 2019

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