Lire un pavé de 1390 pages, je dois reconnaître que ce n'est pas trop dans mes habitudes, car je crains toujours de m'y embêter assez rapidement et comme je déteste ne jamais achever un livre que je lis ou un film que je regarde, ça me laisse assez hésitant.
Cependant, Les Bienveillantes avait quand même comme gros point fort de s'attaquer à un sujet que j'affectionne et en plus de cela de le faire du point de vue du bourreau, de celui qui a provoqué la guerre, du Nazi. Mais pas de n'importe quel nazi, de celui qui a un point de vue à suivre la masse, qui ne possède pas nécessairement une haine viscérale du Juif. Un petit peu un Monsieur tout-le-monde qui se retrouve néanmoins à vivre au plus près l'horreur et même à se retrouver dans l'entourage du Führer.
Littell propose un roman qui touche à de multiples genres entre l'horreur, le psychologique, le mythe, l'historique ou l'humour. Certains sont abordés avec beaucoup de classe et d'intelligence et d'autres sont complètement loupés. De mon point de vue, on a un livre capable de superbes envolées et d'autres moments extrêmement lourds notamment dans les dérives personnelles et psychologiques du bonhomme que l'on suit. On a parfois droit à des phrases d'une longueur insensée et donc interminables.
Bref, Littell possède un sujet fort et réussit dans l'ensemble son oeuvre même si j'aurais opté pour d'autres choix à certains moments.