Les Tablettes de buis d'Apronenia Avitia par farfelouf
J'ignore si c'est la première fois que Pascal Quignard publiait des fragments, genre auquel il est revenu tant de fois ensuite, mais c'est le cas me semble t il parmi les livres de lui que l'on trouve toujours en librairie. Raison pour ceux qui aiment ce genre, et plus généralement Quignard, dont je suis, d'y revenir dans la collection Imaginaire de Gallimard.
Le livre est très court, et se présente comme un authentique texte d'une patricienne romaine, gravant les pensées du jour, les impressions du moment, les témoignages de ses proches, quelques décomptes et quelques courses à faire, sans jamais, en tout cas directement, faire état de son époque barbare (les Vandales approchent une nouvelle fois de Rome).
Bien sûr on n'y croit pas plus de deux pages, et c'est bien Quignard qui écrit tout et imagine tout ; je le soupçonne toutefois d'avoir d'abord écrit en latin et d'avoir ensuite traduit en français.
A mon avis le livre pâtit un peu de son esprit pastiche ("acheter de la mauve purgative") et de la tentation de témoigner de la vie du temps (les séances d'épilation, les menus). Mais on trouve de brefs et inquiétants passages où rôdent la mort, la charogne, l'effroi, la possession, thèmes que nous retrouverons dans la suite de l'oeuvre de Quignard.
A lire, donc, pour les passionnés (et ceux qui ont envie de découvrir le monde romain autrement que par Astérix).