J’avais envie d’aimer ce petit livre. Le sujet est fort : donner la parole à des jeunes qu’on n’écoute jamais, ceux des quartiers populaires, les “galériens”. L’idée de Tahar Ben Jelloun est louable, même nécessaire. Mais le résultat m’a laissée partagée.
Il y a de vrais moments de sincérité, certains récits sonnent juste et touchent. Mais j’ai souvent eu l’impression de lire des témoignages survolés, presque formatés. Comme si on effleurait les blessures sans jamais vraiment les regarder en face. À force de vouloir tout condenser, le livre finit par manquer d’impact. Ni vraiment enquête sociologique, ni roman, ni récit intime — il flotte un peu entre les genres.
J’aurais aimé que ça aille plus loin. Plus profond, plus incarné. J’ai refermé le livre avec un goût d’inachevé. Pas mauvais, pas inutile, mais pas marquant non plus. Une lecture éclair, sur un sujet qui mériterait plus qu’un éclairage.