La couverture de ce livre donne tellement envie d'aller à la rencontre de cet autour, Mabel, qu'Helen adopte et dresse pour panser ses propres blessures. Un roman autobiographique sur le deuil impossible de son père, sur sa passion pour la fauconnerie mais aussi sur la profonde dépression qui l'a conduite, par erreur, à s'éloigner des hommes. Helen cherche dans la fauconnerie, dans la proximité avec la nature, une guérison qui ne vient pas. Le dressage de l'autour, périlleux, fait remonter en elle tout un tas de choses qui entretiennent son mal-être. C'est poignant de la voir se battre ainsi contre elle-même qui croit se battre contre un faucon !
En parallèle, Helen raconte l'histoire de TH White, un écrivain fauconnier ayant suivi le même chemin qu'elle, la thérapie par l'animal et la solitude... Ces passages, un peu longs, sont ceux qui m'ont le moins plu. J'ai préféré tous les moments avec Mabel, mais aussi toutes les avancées introspectives d'Helen, le lien avec son père, photographe passionné d'avions... Mais aussi l'ode à la campagne anglaise, pas du tout idéalisée, au contraire ; une campagne rude, vraie, où la chasse est un vrai combat.
Bref, un excellent roman autobiographique, tout à fait inclassable, auquel on ne peut reprocher que quelques longueurs, mais qui apporte un je-ne-sais-quoi de positif, d'humain, de profondément optimiste.