Ecrit au sein d'un contexte de recrudescence de la contestation ouvrière et de revendications de plus en plus grandissantes de meilleures conditions de travail, le Manifeste du parti communiste fait surtout office de miroir d'un modèle de société idéologiquement idéale où vivrait dans une harmonie sociale commune les différentes strates communautaires au statut économique fortement divergent.
En ce début de mois de décembre 1947, alors que le froid hivernal commence à souffler sur les zones industrielles, les groupements d'usines et autres Docks deviennent le théâtre de condition de vie insalubre, de promiscuité et d'une extrême précarité sociale. Dans ces espaces de vie agonisants les groupements syndicaux osent unir leur force en une structure unique baptisée Ligue communiste et installent leur siège à Bruxelles en multipliant les adhésions à coup de professions de foi sous la direction bien évidemment de Karl Marx et de Friedrich Engels, entre autre. Cette Ligue n'a eu de cesse au cours de son histoire de réclamer de meilleure condition de travail et une baisse de la précarisation des ouvriers et ce en utilisant pour cela les canaux de la revendication par l'action politique d'une part, ainsi que les canaux de contestation par l'action révolutionnaire d'autre part.
Bien qu'issus initialement de communautés bourgeoises fortement libéralisées, Engels et Marx se sensibilisent fortement sur la question ouvrière et prennent l'initiative politique et sociale aussi bien que scientifique d'esquisser leur théorie de philosophie hégélienne appliquée à la constitution d'un modèle de société où la propriété privée serait considérée comme un véritable obstacle qui empêcherait la suppression définitive [que les auteurs appelaient de leur vœux] des intérêts des particuliers (au profit des intérêts communs, d'où l'expression de communisme liée au bénéfice du plus grand nombre) qui contribuent encore aujourd'hui à fructifier le marché du Grand Capital (à savoir la somme des intérêts des particuliers). Selon les auteurs ces particuliers que l'on peut appeler "bourgeois", exerceraient depuis la fin du XVIIIe siècle une pression à la fois économique, politique et sociale sur la classe ouvrière régissant l'ordre naturel des rapport sociaux. Mais Engels et Marx vont plus loin, et tentent de dessiner une théorie qui expliquerait la mise en place d'un cycle où cette classe bourgeoise oppressive fut, au temps de l'ancien régime une classe marginalisée et opprimée par le système féodal et aristocratique. Cette classe bourgeoise qui détient de nos jours toutes les clefs de la domination financière mondiale, a réussi à accentuer encore son hégémonie par sa maîtrise des outils de production (facteurs d'asservissement pour les ouvriers) et par son talent pour le négoce international. Les auteurs affirment que pour abolir cette prédisposition hégémonique bourgeoise, seule est nécessaire l'action révolutionnaire par la destruction des machines (moyen de contestation) et la représentation politique (moyen d'affirmation).
Dans cet ouvrage Engels et Marx mettent toutefois en garde la classe ouvrière contre l'imposture du socialisme utopique dont ses représentants intellectuels et politiques ne sont autrement issus que de la bourgeoisie et se servent de la contestation populaire pour accéder au pouvoir et servir son intérêt.
Bien que la précarité sociale des ouvriers du XIXe siècle (décédant par épuisement de leur force de travail ou par la transmission de maladies endémiques dans les usines) a depuis quasiment disparu des pays occidentaux, les théories scientifiques de Karl Marx et de Friedrich Engels brièvement expliquées dans ce livre sur la domination de la classe bourgeoise sur la classe ouvrière, sont toujours d'actualité et peuvent être analysées pour comprendre l'hégémonie de l'Empire financier américain (Wall Street) anglais (La City) ou tokyoïte (Kabuto-Cho) sur les pays sous-développés, les nouveaux prolétaires du XXIe siècle.

Monsieur13000
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le 20 janv. 2016

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