Publié à destination de la jeunesse, ce roman est en fait la suite du diptyque entamé par "Jerry, chien des îles" (Jerry étant le frère de Michaël), que je n'ai pas lu. Son propos fait écho à "L'Appel de la forêt", où ce génie qu'est Jack London nous fait vivre de l'intérieur ce que ressent son héros à quatre pattes grâce à une focalisation interne. Son avant-gardisme quant à la défense de la cause animale et sa tendresse pour les marginaux de tout poil (animaux comme humains) qui sillonnent les mers à la folle époque des négriers ne laissent pas de me séduire.
En escale sur les îles Salomon, Michaël, un terrier irlandais pure race dressé pour chasser les Noirs, est oublié sur une plage par son maître et recueilli par le brave Dag Daughtry, stewart qui ne peut survivre sans ses 6 litres de bière quotidiens, accompagné de son fidèle esclave Kwaque, qu'il a sauvé des sagaies de sa tribu, qui entendait obéir à une étrange coutume...
Cette folle équipée chercheuse de trésors débarquera finalement à San Francisco, à l'époque remplie de bars mal famés où tous les vieux loups de mer et autres malfrats se retrouvent soir après soir pour étancher leur gosier... Le maître de Michaël va très vite tirer profit de son talentueux chien, qui est capable de compter, et il commencera à faire fortune. Mais c'est sans compter sur la perfidie et la jalousie d'un médecin qui les fait enfermer dans une léproserie pour s'emparer de Michaël ! À partir de là, tout ira de mal en pis pour Michaël et il passera de main en main, dressé à exécuter des numéros de cirque cruels avec des guenons et des tigres, il sera tour à tour maltraité, blessé puis soigné, sans que personne ne découvre son extraordinaire talent, le chant. Ce roman sombre, c'est la quête de l'amour inconditionnel, du paradis perdu, où il s'ébrouait naguère avec son frère Jerry, celui où personne n'exploite personne, ni homme ni bête...