Il serait fort édifiant de recueillir l'avis d'un(e) psychothérapeute à propos du roman de la finlandaise Laura Lindstedt, Mon amie Natalia. Le livre raconte la thérapie d'une jeune femme qui se prétend hypersexuelle, au gré de séances qui ne suivent pas une méthodologie classique, et c'est un euphémisme. Il est question d'art, de philosophie et de littérature, avec de multiples références, mais surtout de sexe. De façon benoîte et symbolique, d'abord, avant de passer à un érotisme raffiné et de terminer par de la pornographie pure et dure, qui s'incarne même dans le cabinet de la psychothérapeute, qui a bien du mal à garder le pouvoir dans cette relation peu orthodoxe docteure/patiente. C'est d'ailleurs la praticienne qui nous narre cette aventure thérapeutique sans tabous, avec parfois une crudité féroce qui est censée sans doute susciter un vrai malaise chez le lecteur/voyeur. Et y parvient sans mal. Mon amie Natalia pose certainement de vraies questions sur la sexualité féminine et, plus largement, sur la place des femmes dans la société mais la volonté de choquer est un peu trop apparente et ne saurait suffire à faire oublier que l'étoffe romanesque de l'ouvrage est finalement assez pauvre. A ce compte-là, Laura Lindstedt aurait été mieux inspirée de rédiger un essai.

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le 31 oct. 2021

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