On néglige parfois l'impact que peut avoir le graphisme d'une couverture de livre sur le désir d'achat, mais pour le coup, il est absolument certain que l'esthétique a joué une grande part dans mon envie de le lire.


Il n'est pas chose aisée d'en rédiger une critique sans dévoiler des éléments du récit, mais je vais néanmoins m'y atteler.


Mon Gamin, c'est un titre qui résume l'essence de ce livre : le rapport à la figure parternelle, au modèle sur lequel on se construit. C'est déjà le premier roman de l'auteur, Pascal Voisine, et on sent bien que le "papa" a voulu accoucher d'un gamin littéraire original. C'est chose faite. Même si je regrette que son besoin de se démarquer se soit manifesté davantage dans la forme que dans le fond.


Au niveau de la forme, l'organisation du récit est intéressante. L'auteur aime jongler avec le temps, de multiples narrateurs, et des points de vue introspectifs ou à la 3ème personne. Ce qui a le mérite d'offrir une vision à 360° des événements. Même si au final certains passages n'apportent guère d'éléments à l'intrigue, et appuient cette impression "d'égotrip" qui en tient plus de la gonflette stylistique que du scénario musclé.


Au niveau du fond, j'avoue m'être laissé porter par la fraîcheur de l'histoire, l'excellente idée du cadre géographique, et les questionnements d'un adolescent de 14 ans face à un monde d'adultes qui le dépasse et l'attire par la même occasion, le faisant basculer doucement hors des bras de l'enfance. On s'attache à ces personnages hauts en couleurs qui débordent de sincérité et de candeur.


Comme je l'évoquais plus haut, la figure parternelle est déclinée sous toutes ses formes, et j'ai apprécié l'exercice.
Tout ceci jusqu'au "drame".


A partir de cet instant, j'ai eu beaucoup de mal à trouver de la cohérence à l'histoire, espérant jusqu'au bout qu'il ait pu s'agir d'un rêve, tant l'événement m'a paru fortement exagéré et dénué d'émotions. C'est-à-dire à l'exact opposé du livre.


Malgré tout, la lecture de ce livre a été pour moi un moment agréable, et je suis certain que le prochain de Pascal Voisine -si second livre il y a- peut se démarquer car les qualités prendront le pas sur les défauts, majoritairement liés à un premier roman.

EstFaTum
6
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le 5 nov. 2017

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Sophiste PTC

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