Le regard nanarophilique

Il s'agit d'un petit ouvrage sans prétention, qui a le mérite de nous introduire à une bibliographie anglo-saxonne et française sur le nanar. Son hypothèse principale est que le nanar existe avant tout, tel l'objet de Berkeley, dans le regard du nanarophile.
Les deux auteurs critiquent aussi les faux nanars ou nanars volontaires, pour ne laisser dans la catégorie du nanar que les perles rares que nous découvrons avec bonheur ou que d'autres ont découvertes pour nous. Le vocabulaire psychanalytique est mobilisé pour découvrir dans le nanar, œuvre sincère, involontairement mauvaise, les pulsions sexuelles et violentes du psychisme humain.
Ils replacent le nanar dans l'histoire de l'art, faisant le lien notamment avec les pratiques cinéphiliques des surréalistes, et les détournements d’œuvres des situationnistes. L'ouvrage vaut le coup d'être lu, même s'il est court et qu'il devra être complété avec d'autres pistes et analyses.

Attention : le titre actuel de l'ouvrage est Éloge de la nanarophilie, et les auteurs sont Simon Laperrière et Antonio Dominguez Leiva.