Notre-Dame de Paris par Tut26

(En parlant de Quasimodo) C'est ainsi que peu à peu, se développant toujours dans le sens de la cathédrale, y vivant, y dormant, n'en sortant presque jamais, en subissant à toute heure la pression mystérieuse, il arriva à lui ressembler, à s'y incruster, pour ainsi dire, à en faire partie intégrante. (...) Il y avait entre la vieille église et lui une sympathie instinctive si profonde, tant d'affinités magnétiques, tant d'affinités matérielles, qu'il y adhérait en quelque sorte comme la tortue à son écaille. La rugeuse cathédrale était sa carapace. (...) cet accouplement singulier, symétrique, immédiat, presque consubstanciel, d'un homme et d'un édifice. Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, 1831.

Je cite ce petit passage (dans le quatrième livre) car il m'a beaucoup plu. En effet, Hugo nous décrit avec précision cette relation homme/édifice et en le lisant, j'avais l'impression de visualiser parfaitement le visage de Quasimodo (alors que je n'ai jamais mis les pieds dans Notre-Dame). Etrange!

Ensuite, j'ai trouvé la lecture de l'ouvrage vraiment agréable, les chapitres sont nourris de dialogues, ce qui donne du rythme quelques fois aux passages seulement descriptifs (comme notamment le chapitre sur Notre-Dame, un peu long et ennuyant, c'est dommage). Les personnages principaux ne sont pas trop nombreux et ont tous un petit quelque chose comme la beauté exotique de l'Esméralda, la philosophie décalée du poète/dramaturge Pierre Gringoire, la surdité pratique du bossu Quasimodo, la folie de l'archidiacre sorcier Claude Frollo...

Un 8/10 et pas un 9 car l'auteur se perd (heureusement beaucoup moins que dans 93) à mon sens dans l'inventaire des généalogies royales et même en étant passionné d'histoire, quelques fois tous ces détails sont fastidieux...

Un recommandé, parce que quand même, Quasimodo il a la classe et que je suis presque tombé amoureux de l'Esméralda...!