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À la lecture du 4ème de couverture de Panique à Needle Park, je m’suis dit «et merde, encore un énième bouquin sur la drogue, son univers impitoyable, blablabla mon cul ». Mais après j’ai vu que ce livre avait été adapté au cinéma, avec Al Pacino, et qu'il avait été primé à Cannes en 71, alors je sais pas pourquoi mais ça m’a donné envie.


Le narrateur est un journaliste qui au début du roman m’a fait grincer des dents, genre pas bon pour la suite quoi.


Vous vous rappelez des contes modernes qui mettent en garde contre « les dangers de la drogue » ? Tu sais genre L’Herbe bleue qui dit que si tu fumes un joint tu risques de foutre un bébé dans le micro ondes, ou Christiane F. qui te dit que malgré que t’aimes Bowie ça t’empêchera pas d’finir dans le caniveau si tu prends un peu d’héro ? Tous ces livres « bête noire » qui préfèrent dire que t’es un moins que rien si tu t’mets à franchir le pas, plutôt que de t’accompagner et te revaloriser ?


Ici aussi donc, c’était mal barré. Après avoir dressé une liste de tous les points négatifs des gens qui prennent de l’héroïne, les cataloguant un peu comme des animaux, ou en tout cas en les relayant en espèce de parias et non comme des personnes à prendre en considération, le journaliste explique un peu sa démarche d’investigation.


Ce journaliste va rencontrer Bobby, un « toxico » (comment il le trouve ça on en sait rien, paye ton délit de faciès...), mais Bobby va tout de suite se laisser charmer par le journaliste et lui présenter sa copine. Au début, très en retrait, juste en simple observateur, le narrateur va comprendre petit à petit dans quel univers il met les pieds et va peu à peu se lier d’une sorte d'amitié avec les "sujets" de son article .


Du coup le roman prend une tournure beaucoup plus agréable, voire hyper intéressante, se rapprochant même de ce qu’a pu faire Selby Jr. avec Retour à Brooklyn (adapté au cinéma sous le titre de Requiem for a Dream), on est en plein New-York des années 60, la faune et l’architecture détonnent complètement avec ce qu’on peut imaginer du Flower Power californien, entrain de se créer de l’autre coté des Etats-Unis avec leurs drogues hallucinogènes.


L’ennemie ici s’appelle Panique. En gros le manque d’héro, véritable coup de pied dans la fourmilière et grosse aubaine pour les dealers qui s’enrichissent sur le dos des consommateurs.


James Mills a su tourner son roman vers quelque chose qui vaut au final le coup, pas de mort affreuse ni de rédemption, juste le quotidien d’un couple qui essaye de survivre, comme chacun, avec leurs problèmes, leurs moments de joie, …


En somme, une fois passé l'intro, cette histoire vaut le coup et sert de tremplin pour avoir envie de regarder le film, en tout cas c’est bien c’que je compte faire !


Inédit en France, alors que publié en 66 aux Etats-Unis, j'pense qu’il était temps qu’on se penche sur le cas de ce récit !

LouKnox
7
Écrit par

Créée

le 1 juin 2020

Critique lue 33 fois

Lou Knox

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