Le thème de Pas d'inquiétude, de Brigitte Giraud, n'est pas sans rappeler celui de La guerre est déclarée : un couple face à la maladie, très grave, de leur enfant. Dans le roman, le narrateur est le père, qui témoigne au jour le jour de son impuissance, de son incapacité à agir, de l'aigreur qui l'absorbe jusqu'à rendre son fils coupable de l'empêcher de vivre "normalement". Sur le ton, rien de commun donc avec le film de Valérie Donzelli : le couple de Pas d'inquiétude n'est pas armé pour se défendre, les rapports entre les deux parents se lézardent, chacun vivant son rapport au monde du travail de façon très différente. Ce portrait de père à la dérive, sans solutions, est ce qu'il y a de plus touchant dans le livre. Mais à l'inverse d'Une année étrangère, son roman précédent, l'auteure a choisi d'être directe et son style s'en ressent. La situation est claire d'emblée, la dégradation psychologique de son personnage principal lente et inéluctable. Ainsi, Pas d'inquiétude est moins émouvant qu'il aurait pu être, assez monocorde, ne lâchant pas d'une semelle ce père sans repères, démuni et presque pathétique. Il en résulte une tristesse apathique qui, hélas, finit par nous être étrangère. Et on le regrette sincèrement.

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le 27 avr. 2017

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