Tout c’que je connaissais de Larry Brown c’était que ce mec avait écrit Joe, que j’avais pas pris le temps de lire mais que j’avais été voir au cinéma parce que y’avait le gosse de Mud (Tye Sheridan) qui jouait dedans et que mon srab Robin m’avait dit « mais si bouges toi le cul viens on y va c’est toi qu’invite en plus ».


En dehors du super jeu d’acteur de Nicolas Cage, j’avais beaucoup aimé l’ambiance du film ; des mecs qui tentaient de vivre dans des contrées oubliées par Dieu lui-même ou en tout cas, là où il aurait pas vraiment envie de foutre les pieds tellement y’a de fermes ghettos et de crasseux qui seraient capable de prendre n’importe quel redneck à la baston, à s'en faire chier dessus Chuck Norris lui même.


Pardon. Je reviens un peu dans le vif, ce petit bouquin de Larry Brown que j’ai lu en un après-midi tellement j’me suis laissé porter (j’en ai oublié de manger mon goûter tartines grillées au miel, argument choc n°1) se passe à peu près avec les mêmes gueules un peu cassées, des types qui vivent de bricoles et de cages à poules, dans des bleds qui pourraient servir de lieux de décors à une saison de True Detective, tout ça dans les années 60.


J’avais déjà fait un laïus sur les moments père/fils comme quoi ça me foutait les glandes et que c’était difficile d’être objectif tellement ça me parle. Mais pour une fois j’ai été surpris (dans le bon sens, ce qui fait genre un peu l’argument choc n°2).


Ça s’appelle Père et fils donc tu t’attends au moins à ce que y’ait deux protagonistes qui partagent des moments forts.
Bah là pas trop si ce n’est que c’est tendu du cul pour le personnage principal de l’histoire, Glen. En fait c’est une putain d’ordure qui vient de purger 3 ans de prison pour avoir renversé un gosse un soir de beuverie. Jusque là tu te dis bon ok le mec va revenir, rédemption clic-clac, emballé c’est pesé.


Eeeeeeeh non ! On flirte même adroitement avec ce qui pourrait s’apparenter à du roman noir, Glen étant un affreux jojo (bon ok j’en rajoute un peu, on lui découvre une pseudo sensibilité quasiment à la fin de l’histoire). Son père conscient d’avoir mis au monde un gamin malade gouverné par la haine, essaye de faire avec. Il doit aussi faire avec pas mal de fantômes ; sa femme morte et d’autres surprises que je peux pas révéler ici sinon j’vais faire péter le quota de spoils qu’est déjà bien atteint à mon avis.


Bref le type là Glen il sort de taule et, bim il rebute deux types dans la foulée. Comme ça gratos.


Vont graviter autour de ce père et de son fils toute une batterie de personnages s’efforçant de vivre au mieux leur vie défoncée.


Le style de Larry Brown est magnifique, j’pèse pas mes mots. Tu vois quand tu mets du lait dans ton café pour le rendre moins fort mais que ça change pas trop le gout en même temps ? Bah c’est ça. En fait il a des mots qui transpirent le côté sauvage des régions du sud des États-Unis, y’a une espèce de poésie de bouillasse et de vents secs, d’éclairs et de tempêtes à t’faire pisser dessus n’importe quel breton.


Voilà, j’ai pris une petite claque quand même alors je tenais à vous en faire tous profiter.
Go go go !

LouKnox
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le 8 août 2020

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Lou Knox

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