Ce Petit traité des grandes vertus est hétéroclite : certains chapitres sont brillants et très enrichissants ; d’autres ennuyeux et inutiles.
J’emploie ici le mot « inutile » car ce livre contient des enseignements censés être appliqué de manière concrète. Comte-Sponville écrit donc un traité pratique de morale, basé sur les vertus capitales.
Ainsi, la plupart des vertus choisies par l’auteur coulent de source : les vertus cardinales (justice, prudence, courage, tempérance), la générosité, la gratitude, etc… Pour la plupart de celles-ci, l’auteur livre un excellent travail de définition indispensable, une petite histoire philosophique pour la recontextualiser, et des exemples concrets.
D’autres vertus sont plus obscures, plus clivantes, mais dont le choix est parfaitement justifié par l’auteur : ainsi de l’amour, la politesse, la simplicité etc…
En revanche, le choix semble parfois incompréhensible. La douceur, la pureté, la compassion, l’humour… Sont-ce des qualités à placer au même rang que l’humilité et la miséricorde ? Si oui, alors l’auteur n’a pas su m’en convaincre. Prenons la pureté par exemple : la définition donnée est plutôt floue, et trop proche des définitions de l’amour données ensuite.
Mais on pardonne sans problème notre André, qui malgré tout a réussi un travail de synthèse et de vulgarisation admirable. On pourrait encore lui reprocher des positions parfois trop libérales, ou encore un recours au point Godwin presque systématique, mais les ¾ du livre nous en empêchent, par leur clarté, leur profondeur et surtout leur utilité.
La maxime de la vertu, sur lequel l’auteur insiste par 2 fois, sera celle que je retiendrai avant tout : Agis comme si tu aimais.