De l'art de rater le coche : en approchant Raoul Servais, les auteurs n'avaient peut-être pas forcément conscience qu'en plus d'une figure majeure du cinéma d'animation (belge comme mondial), il s'agissait aussi d'un artiste extraordinaire, l'égal des grands maîtres picturaux. Servais, c'est une dizaine de courts métrages et autant de styles différents, c'est la création de la servaigraphie, qui a devancé le numérique et l'ordinateur, c'est une mémoire vivante de l'évolution du cinéma d'animation en Belgique.

Au final, ce livre est très court : une cinquantaine de pages d'interview à peine, et encore vachement illustrées de photos-portraits de Servais ou photogramme de ses films. Surtout, il ne s'attarde que sur l'aspect "anecdotique" de la vie de Servais, son enfance durant la guerre, ses rencontres, sa vie à Ostende avant l'animation. Sans trop comprendre pourquoi, les auteurs zappent alors la filmographie à une vitesse grand V et certains films majeurs sont carrément zappés car ils n'ont pas remporté le Lion de la Mostra ou la Palme à Cannes. Aucune réflexion, aucune question pointue, pas la moindre trace d'analyse de l'oeuvre, juste des questions convenues.

Les néophytes pourront toutefois découvrir l'homme derrière l'artiste, ce qui n'est pas inintéressant tant son passé (guerre, communisme, envie, frustration, rencontres) ont forgé sa patte désormais reconnaissable entre mille. Une bonne base pour découvrir le cinéaste, mais très très limitée dans le temps une fois les films vus.
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le 1 sept. 2012

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