Le ciel , la mer et la miséricorde du crépuscule .


L'amour constitue un facteur tellement déterminant dans la vie et la destinée de l'individu du fait que, à nulle autre force pareil , il délivre les vivants de leur limitation au seul égo et leur fait sentir par intuition qu'ils participent à un processus transcendant , au divin jeu de l'union de Shiva et Shankari, du Dieu et de la Déesse , au delà de leur banale vie terrestre . C'est là un mystère que jamais nul humain n'a percé et qui semble cependant préfiguré en chacun de nous comme étant le sens de la vie.
Ce que nous pouvons affirmer se borne à la constatation qu''il s'agit du mystère d'une individuation mutuelle et réciproque , une prise de conscience et réalisation de la totalité dans la rencontre avec l'autre . Ce symbole se retrouve aussi en fin de vie sous la forme des "noces de la mort". Nombreux sont les rêves des personnes âgées qui s'y référent à l'approche de leur fin de vie. Quelque chose d'immortel , d'éternel , de plus important commence à transparaître derrière les voiles ténébreux de l'existence terrestre . Ainsi une diaconesse de quatre-vingt ans rêva qu'elle recevait une robe de mariée. Elle s'en étonnait et se demandait à quoi cette robe pouvait elle lui servir . L'année d'après elle entendit une voix lui dire de se préparer à ses noces . De tels rêves annoncent et préparent l'expérience de la mort .
Un médecin âgé de cinquante-quatre ans seulement et qui ignorait que l'ange de la mort allait bientôt l'approcher ,eut le songe que voici : Il se rendait à l'enterrement comme sa profession l'amenait souvent à le faire. Un homme inconnu de lui et qui le laissait indifférent allait être enterré sous terre . Sur une place au centre de la ville le cortège mortuaire s'arrêta, des hommes portèrent le cercueil au centre du pré vert et le déposèrent au sommet d'un bûcher qui y avait été préparé . Le feu fut mis au bûcher , les flammes commencèrent à lécher le cercueil lorsque le couvercle s'ouvrit d'un coup et une femme nue d'une beauté éblouissante en jaillie , ouvrit les bras et se précipita vers le rêveur - qui se réveilla submergé d'un sentiment d'amour bienheureux . Deux ans plus tard ce rêveur décéda soudain d'un arrêt cardiaque alors qu'il avait la grippe . L'homme enterré du rêve représentait son moi physique , corporel qui lui était devenu indifférent et étranger ; et dans la mort son âme ( anima ) s'éveilla et s'unit à sa partie immortelle lors des " noces sacrées " .
Si une personne ne saisit pas, par intuition , l'aspect d'éternité qui habite l'amour , elle en fait facilement une tragédie personnelle ; et tout ce passe comme si " une étincelle du feu éternel s'éteignait dans une flaque d'eau " . Ainsi "l'enfant divin" du couple de l'au-delà , qui est le symbole de l'individuation accomplie ne peut-il pas naître dans ces conditions .
Si nous comparons les projections qui partent du complexe de l'ombre
avec celles issues du complexe d'anima et d'animus , nous constatons que la prise de conscience (la compréhension ) de nos propres projections d'ombre constitue en premier chef une humiliation morale, une souffrance intense . La compréhension ou l'appréhensions des formes de projection d'anima et d'animus ne requiert pas tant une attitude humble , mais elle exige une sage circonspection dans le sens de chercher la sagesse et l'humanité , car ces figures-là tendent sans cesse à nous éloigner de la réalité pour nous plonger dans des états de ravissement ou d'absence rêveuse . Celui qui n'est pas capable de s'y abandonner n'a jamais vécu, et celui s'y perd et s'y abîme n'a rien compris


Sulaymane_Roi
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le 18 nov. 2016

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