Avant l'aube
Plus on avance dans le livre, plus Simon s'éloigne de nous au travers de silhouettes habilement décrites et rendues vivantes par Maylis de Kerangal. Mais, paradoxalement, plus on s'en approche...
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Dès ses toutes premières pages, ce roman est absolument captivant. Et ce grâce au style formidable de son auteur. L'écriture de Maylis de Kerangal est dense, hyper documentée, d'une précision telle qu'elle parvient à effectuer les mêmes mises au point qu'un réalisateur avec sa caméra. Jamais je n'aurais pensé dévorer la description d'une scène de surf au petit matin en Haute-Normandie, ou suivre comme la plus excitante des parties d'échec la conversation entre un médecin et les parents de l'ado accidenté dont il espère récupérer les organes, scène on ne peut plus compliquée et douloureuse rendue passionnante par le style de l'auteur, qui décortique les mécanismes d'un échange chargés d'enjeux lourds avec un sens du détail et une acuité psychologique fascinants.
Absolument brillant et parfois très émouvant dans ses deux premiers tiers, Réparer les vivants m'a cependant fait décrocher sur sa dernière partie : on cesse de suivre les parents, les nouveaux personnages sont moins intéressants, le style, jusque là vertigineux de maîtrise et de précision, se met à souffrir de ses qualités et à devenir trop compact, trop froid, trop technique...
Moins emballé en refermant le livre que je ne l'ai été pendant plus de la moitié, je le conseille cependant.
Créée
le 6 avr. 2016
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