Il est parfois bon de connaitre ses limites

Après avoir identifié ce livre en tant que "Best seller qu'il est trop intelligent et original qu'il faut le lire", j'en ai beaucoup entendu parler, en bien, ce qui a piqué ma curiosité et c'est sur cette approche plutôt positive que je m'embarque dans cette lecture.

Et je n'ai pas été déçu par le début, ou l'auteur, grâce à son talent de narration et de vulgarisation nous embarque vers les premières communauté humaines. On sent également la volonté d'adopter un point de vue à contre courant ET argumenté (sources nombreuses, argumentation solide),

livre qui ne cessera par la suite de chuter aussi bien dans sa rigueur que dans sa cohérence.

En effet, aussi bien la partie concernant les sociétés primitives est convaincante aussi bien à partir de l'approche du sujet économique, le vernis scientifique ne tient plus, ce qui peut simplement ce quantifier au comptage du nombre de sources, mais plus généralement on le perçoit à la lecture qui tient beaucoup plus de l'avis, voir du billet d'humeur que d'une réalité de recherche / théorie scientifique. C'est d'autant plus dommage que le début est assez prometteur, de plus au vue de la suite, cela aurait pu être l'occasion de présenter d'autres théories originales au niveau la répartition des richesses, ce n'est pas ce qui manque, mais cela ne semble pas l'ambition de l'auteur qui se contente ici d'un long exposé tout juste au dessus d'une discussion de café du commerce, profitant de son talent de compteur pour illustrer son propos, et c'est de loin à la plus grande qualité que l'on peut trouver au livre, c'est la fluidité du récit qui se lit de manière très plaisante, étoffé par de nombreux cas concret cassant le coté purement rhétorique. On se laisse donc emporter par ce flux continue mais au final, il n'a pas énormément de choses à retenir de cette lecture.

C'est tout de même là un mal, c'est qu'à l'issue de cette lecture, on garde en tête 2/3 théories intéressante que l'on se fera un plaisir de ressortir à l'occasion, mais en réalité, le livre n'apporte pas grand chose. Il m'a fait penser par certain coté au livre "Internet rend-il bête", dans le sens que le sujet de base du livre n'est qu'un prétexte à de multiples divagations s'éloignant grandement du thème de base. On y retrouve également la même volonté d'aller à contre-courant de nombreuses idées reçues. Mais "Internet rend-il bête", le faisait de manière bien plus rigoureuse au final et il appuyait son propos sur de nombreuses recherches, ce que fait Harari au début mais il préfère au final s'entendre énoncer son avis sur le capitalisme (en faisant abstraction de nombreuses théories et études sur ce sujet) qui semble se baser sur aucun travail rigoureux.

Au final, je suis assez partagé sur cette oeuvre, car à la fois elle ambitionne un recul et une originalité intéressante mais en même temps, cette ambition qui au début se base sur différente études s'étiole au fil de l'eau pour avoir au final (un final d'ailleurs globalement incohérent et totalement subjectif), donnant l'impression d'un gâchis. Quoiqu'il en soit pour ma part, je ne pense pas lire les œuvres qui suivent celle ci.