Je dirais que Sparte et les Sudistes ne fait pas partie de ces livres où l’on apprend des choses. Il s’agirait plus d’un commentaire poétique (style très imagé, parfois lyrique) de notre époque. Plus précisément, Bardèche nous parle ici des dérives de la société libérale/ marchande moderne et de la manière dont elle assassine ce qu’il reste en nous de Sudiste et/ou de Spartiate, caractères qui constituent au fond le dernier bastion à la résistance contre l’individualisation marchande. Les deux traditions, qui se doivent, dans une société saine, d’être complémentaires, incarnent deux déclinaisons de ce qu’on pourrait appeler l’esprit viril. Sparte, c’est la dureté rustique du moine-soldat voué à sa communauté, et qui vit sa liberté à travers elle (liberté collective, par opposition à la liberté individuelle, qui consiste à vivre la liberté contre la communauté) . Le Sudiste, c’est celui qui voit le monde et les hommes non tels qu’ils doivent être (contrairement aux illusions idéologiques), mais tels qu’ils sont ; il se meut dans cette réalité qu’il accepte avec élégance, et indépendance, non parfois sans humour.
Le livre aborde des thèmes très disparates sur des paragraphes en général assez courts, mais s’enchaînant de manière logique.
Sparte et les Sudistes me semble donc être une charge poétique contre notre temps, et presque un livre programme , remarquablement écrit, pour un nouvel esprit, une nouvelle morale politique.

Chatov
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le 7 oct. 2020

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