Pour son film «10e chambre, instants d’audience», sorti en 2004, Raymond Depardon avait filmé pendant deux mois la succession des audiences de la dixième chambre correctionnelle de Paris. Adoptant une approche en apparence similaire, la poète nantaise Sophie G. Lucas a suivi pendant plusieurs mois des procès en correctionnel au tribunal de Grande Instance de Nantes, pour écrire ce livre publié en octobre 2016 aux éditions de La Contre Allée.
Avec leurs titres qui reprennent quelques mots ou une expression du prévenu prononcée à la barre, les textes courts se succèdent, descriptions des accusés et des faits comme des brèves, sans transitions ni guillemets. Les mots entièrement inscrits dans ce qui s’est passé et dit au tribunal et la construction remarquable des textes donnent au lecteur la sensation d’être lui-même le témoin des procès, et permettent de ressentir ce qui se joue là, au cœur du tribunal, au-delà des faits de violence conjugale, d’alcool au volant, de vol de cartes bancaires, de conduite sans permis, de viol ou de surendettement : la misère et le désarroi, la difficulté de vivre et de dire des accusés qui sont «comme des enfants perdus».
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