Steven Saylor a sa place depuis longtemps dans la liste de mes auteurs préférés. Notre histoire d’amour a commencé de manière on ne peut plus typique sur les bancs de la classe. Alors que je désespérais de trouver un jour mon cours de latin attrayant, je l’ai vu entre deux pages d’une version. Oui Monsieur Arnould (parce que c’était le nom de mon professeur) avait mis des extraits de Saylor pour nous donner envie d’en savoir plus sur l’histoire romaine.

Et ca a marché, à la fin du cours, je m’en fus demandé de quel livre était tiré l’extrait. « L’Enigme de Catilina » me répondit-on de Steven Saylor. Une fois les cours finit, j’allai acheter le dit livre et il ne me fallu que quelques heures pour le finir. J’ai enchainé ses autres livres avec la même ferveur et pas toujours dans l’ordre chronologique, c’est un des grands avantages de Saylor chacun de ses livres s’inscrit dans une logique chronologique mais chacun peut se lire indépendamment des autres.

J’en ai adoré certains et d’autre un peu moins mais je ne me suis jamais retrouvée face à la déception que j’ai éprouvé en lisant « The Seven Wonders ». Enthousiaste à l’idée de lire son dernier roman, je n’ai pas attendu la traduction française et je me suis plongée dans l’édition anglaise.

Le premier chapitre met l’eau à la bouche, on retrouve notre héro favoris Gordien, alors qu’il est encore tout jeune et vient de revêtir sa toge virile. Lui et son professeur, un célèbre poète Grec ayant simulé sa mort pour voyager incognito et voir les sept merveilles du monde. Je ne suis pas une grande fan de road trip mais pourquoi pas, après tout ça nous sort de la Rome traditionnelle et le sujet peut-être porteur.

Quatre cent pages plus tard, je regrette d’avoir acheté le livre. Chaque chapitre, nous fait visiter une des merveilles du monde. Le livre se compose en fait de plusieurs petites nouvelles qu’on finit par reliée entre elle dans le chapitre final. Dans chaque chapitre, on nous plante une histoire, des personnages nouveaux et Gordien résout une petite enquête. Sauf que sur un livre de quatre-cent pages, les enquêtes en font à peine soixante et Steven Saylor ne peut pas nous donner le niveau d’écriture et de réflexion auquel il nous a habitué en aussi peu de page.

Autre grand point négatif du livre, le sexe, Steven Saylor n'a jamais hésité à parler de sexe dans ses livres, parce que ça fais partie de la culture romaine de l'époque, parce que c'est naturel, et parce qu'il savait toujours le faire en restant subtil. Ici invariablement dans chaque chapitre, Gordien finissait par coucher avec quelqu'un, le passage le plus ridicule étant probablement celui où il finit par s'unir à une déesse...
Parfois, je me suis demandée si je lisais un livre sur les sept merveilles du monde et l'initiation sexuelle de Gordien.

Ironiquement, ce roman ressemble à ce qui aurait du être un premier roman. Un peu hésitant, une histoire pas tout à fait maitrisée et une intrigue un peu mollassonne. Mais ce n’est pas un premier roman, et on ne peut donc pas lui accordé l’indulgence qu’on accorderait aux écrits d’un auteur débutant. Ici, c’est plutôt le signe d’une franchise qu’on veut exploiter jusqu’à la fin même quand celle-ci est épuisée quitte à faire de mauvais livre et de mauvaises intrigues.
Tout ce que je peux espérer, c’est que Saylor comprenne son erreur, laisse Gordien en paix et fasse preuve d’originalité en nous régalant avec d’autres histoires et personnages.
San
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le 13 oct. 2013

Modifiée

le 13 oct. 2013

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