J'étais curieux de lire ce livre. Une opportunité s'est présentée sur Ebay, et c'est donc pour la modique somme de 7euros que j'ai pu m'approprier ce récit autobiographique. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Au final y a du bon (surtout sur le fond) et du mauvais (surtout sur la forme).


Commençons par la forme. C'est clairement dit, Schwarzie n'a pas écrit de sa seule main, il a demandé les services d'un écrivain pour rédiger tout ça. Sans doute conscient qu'il n'était pas à la hauteur, qu'il avait besoin de quelqu'un pour l'aider à se structurer. J'ignore si c'est un problème de traduction ou pas, mais le texte est rarement savoureux. La plupart du temps on dirait que c'est un gosse qui a écrit ça, il n'y a aucune mélodie dans le choix des termes comme dans une rédaction pour un contrôle en classe. Ensuite, niveau structure, c'est pas toujours réussi. Surtout dans les premiers chapitres où ça manque de rigueur. Ainsi, certains chapitres traitent de trop de choses, on s'éloigne de ce que le titre annonçait. Peut-être aurait-il fallu mieux séparer tout ça ? Faire des chapitres de 5 pages ? Sur la fin, c'est-à-dire ses années en tant que gouverneur, l'écriture est mieux maîtrisée, on sent que Arnold a plus de choses à dire et il compartimente bien ses sujets.


Je n'ai pas lu beaucoup de biographies d'artistes, mais ce que j'ai pu en retirer c'est que c'est souvent décousu, on passe du coq à l'âne. Alors qu'ici, dans "Total Recall", il est important de signifier qu'un fil conducteur lie tous les chapitres avec ce que cela comporte d'avantages et d'inconvénients. L'avantage c'est que tout ce qui est dit va dans le même sens : le combat de Arnold pour être le meilleure, sa volonté de découvrir de nouvelles choses, de se remettre en question et de se donner à fond dans tout ce qu'il entreprend. L'inconvénient, c'est que de la sorte, il ne peut pas tout aborder. Il est clair qu'on aurait tous voulu avoir plus d'anecdotes sur les différents plateaux de tournage, hélas il se retrouve limité par ce fil conducteur. Certains films passent même à la trappe.


N'empêche que le combat d'Arnold est passionnant et même contagieux ! À la fin de chaque chapitre, j'avais envie de soulever des montagnes. Arnold n'arrête jamais il a toujours été hyperactif. C'est une sacrée claque, je m'attendais à un acteur un peu concon qui n'avait jamais rien fait et qui avait gagné les élections grâce à un peuple ahuri. C'est tout autre. Schwarzie est intelligent. Il a toujours su diriger sa carrière dans le bon sens, faire de bons choix. Même s'ils peuvent être contestés. Il réfléchit le bougre. C'est dommage par contre qu'il se donne une si bonne image de lui-même et qu'il se refuse à critiquer ses confrères trop souvent. C'est trop gentil en fait. Heureusement quelques moments viennent contredire ce fait, par exemple ses intimidations lorsqu'il concourait pour le titre de monsieur univers, ou bien sa façon de déstabiliser ses adversaires lors des élections... Un vrai salopard si vous voulez mon avis. Ce sont de très bons moments, dommage qu'il n'y en ai pas plus.


Même s'il n'y a pas autant d'anecdotes qu'on l'aurait voulu, il y en a un paquet. On apprend des choses sur les réalisateurs, par exemple que Milius est taré (mais ça on le savait déjà en fait), que Arnold était incapable de dire "I'll be back" dans "Terminator" et qu'il s'est pris le bec avec le réalisateur à ce sujet, que c'est lui qui a initié le projet "Total Recall", qu'il a également lancé le mouvement de la promotion internationale pour mieux vendre ses films, qu'il a géré une entreprise de construction et qu'il défonçait des murs en fonçant dedans, qu'il a toujours été dans l'immobilier, que son parcours politique n'est pas arrivé du jour au lendemain. J'ai aussi appris qu'il n'était pas un gros conservateur, au contraire, il a proposé plusieurs très bonnes idées. Je regrette un peu mes préjugés à l'époque, je parlais sans savoir. Bon il est évident que l'acteur se met en valeur la plupart du temps, c'est son point de vue après tout, mais il me semble être quelqu'un de vraiment sympa.


Bref, "Total Recall" laisse un peu sur sa faim, mais a le mérite d'être clair sur le sujet. La vie de cet acteur est passionnante, même si l'écriture laisse parfois à désirer. Je reprocherai aussi le fait que les photos ne soient pas dispersées dans tout le bouquin...

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 5 déc. 2013

Critique lue 833 fois

7 j'aime

2 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 833 fois

7
2

D'autres avis sur Total recall

Total recall
VaultBoy
7

Pas mal, pour un gamin du fin fond de l'Autriche...

J'entends d'ici les rires mesquins se moquer du sous-titre de cette autobiographie, L'incroyable et véridique histoire de ma vie. En même temps, ça colle assez avec le style simple et franc de...

le 15 déc. 2012

28 j'aime

3

Total recall
Gand-Alf
7

Stay hungry.

Le problème avec les héros de notre enfance c'est que l'on fini inévitablement par grandir, et notre regard sur eux aussi, l'image immaculée du surhomme laissant la place aux failles de l'homme...

le 25 nov. 2012

15 j'aime

6

Total recall
Cinemaniaque
8

Critique de Total recall par Cinemaniaque

Leçon de vie numéro 1 : ne jamais se fier à l'image que les gens renvoient. Prenons le cas de Schwarzie : comme tous les gens de ma génération, j'ai grandi avec ses films d'actions décérébrés, sa...

le 15 août 2014

7 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55