Madison Culver a disparu depuis bien longtemps mais ses parents, persuadés qu’elle est encore vivante, font appel à Naomi, une femme connue pour ses capacités à retrouver les enfants.


Ce qui frappe à la lecture du deuxième roman de Rene Denfeld, c’est cette impression d’être au milieu de nulle part, un endroit seulement peuplé d’arbres, de forêts étranges et d’habitants qui ressemblent plus à des ombres qu’à de véritables humains. Dans cet endroit reculé du Montana, Naomi arrive pour retrouver Madison Culver, disparue à l’âge de cinq ans. Elle en aurait maintenant huit. Mais les parents ne perdent pas espoir, ils le sentent, que leur fille est encore vivante. Et puis si cette femme, Naomi, est si experte dans la recherche d’enfants, l’espoir est permis.


Lorsque Naomi explore les terres sauvages du Nord-Ouest Pacifique, c’est son propre passé qu’elle redécouvre. Elle-même enfant miraculeusement sauvée (mais de quoi ?) par des immigrés, elle a été élevée avec amour par Mrs Cottle, sans cesse travaillée par la question de ses origines. Chaque chapitre est construit selon le même schéma : récit de la captivité de Madison, enquête de Naomi et enfin retour sur l’enfance de Naomi. Ces constants aller-retours permettent de dresser des liens entre l’enquêtrice et la jeune captive.


Dans un monde où « nul ne peut se passer de croyance », la pauvre Madison survit en se réinventent une personnalité, s’identifiant à la fille de neige des contes que ses parents lui lisaient. Rene Denfeld décrit avec simplicité les relations qui se nouent entre le ravisseur, Mr B, et Madison. Il manque peut-être un véritable suspens pour être entraîné à la lecture de Trouver l’enfant mais on ne peut être que reconnaissant à l’auteur de ne pas se complaire dans une description glauque qui pourrait vite devenir intenable.


« En dépit de la tristesse de cette tâche, elle commençait à apprécier d’être dans la forêt. Elle voyait de tout petits oiseaux à gorge rouge dans la neige. Elle entendait le bruit sonore du battement d’ailes d’un grand-duc dans les arbres noirs. Au-dessus de sa tête, des rapaces décrivaient des cercles, se déplaçaient si lentement qu’ils semblaient faire partie du ciel. A plusieurs reprises elle avait vu des aigles à la gorge aussi blanche que la neige en contrebas.
La forêt était vivante. »

JulienCoquet
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le 23 avr. 2021

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Julien Coquet

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