D'une taille d'une (longue) nouvelle, le récit de Daniel Kehlmann ressemble fort à un exercice de style, sous forme de conte horrifique. Le héros de Tu aurais dû t'en aller est scénariste, marié et père d'une fillette, qui profite de ses vacances dans une maison isolée à la montagne pour écrire. Sauf que entre deux disputes, avec sa femme, notre homme passe un séjour cauchemardesque marqué par des apparitions et des hallucinations. Une angoisse qui va crescendo alors que le lecteur ne peut que se fier aux écrits du narrateur, dont on demande si l'état mental n'est pas en passe de dévisser. Kehlmann maîtrise parfaitement les codes de l'horreur et laisse toute latitude à notre imagination : maison hantée ? faille spatio-temporelle ou dérèglements des sens d'un scénariste sous pression ? C'est efficace mais le tout est tempéré par une ironie mordante qui a pour effet de limiter notre peur (qui sera plus ou moins intense selon la sensibilité de chacun). Avis mitigé donc, malgré un style impeccable dans un texte où les phrases s'interrompent parfois en plein milieu.

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le 5 mars 2021

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