« Je comprends ce que tu dis et aussi ce que tu ne dis pas. »

« On ne choisit pas plus d’où on vient qu’on ne choisit sa famille. Au poker, on reçoit cinq cartes. Il y en a trois qu’on peut échanger et deux dont on ne peut pas se défaire : sa famille et sa terre natale. »
Celestial rencontre Roy à l’université. C’est un séducteur, elle reste sur ses gardes. Rien ne se passe. Quatre ans plus tard, il vient par hasard dans le restaurant où elle travaille à temps partiel. Elle se souvient de lui. Il l’attend après son service. Bientôt, ils se marient. Issus de milieux sociaux différents, ils s’aiment mais ne sont pas tout à fait en phase avec leurs visions de l’avenir. Celestial est ambitieuse et consciente de sa valeur personnelle, Roy est dynamique mais plutôt traditionnel, il se voit père bien vite et aime à flirter. Après un an et demi de mariage, certaines frictions commencent déjà à peser dans leur couple. Alors qu’ils rendent visite aux parents de Roy, à Eloe (« Je ne suis pas en train de débiner Eloe. Il suffit de prendre un peu de recul pour constater que ça pourrait être pire. D’accord, c’est en Louisiane, pas vraiment une terre d’opportunités, mais c’est aussi aux États-Unis et, quitte à être noir et à galérer, autant que ce soit en Amérique. »), Roy décide qu’ils dormiront à l’hôtel, car le courant ne passe pas trop entre sa femme et sa mère. C’est la police qui les réveillera au petit matin…
La 4° de couverture en dit plus mais comme je ne les lis jamais (ou en diagonale), j’ai bénéficié des surprises de cette intrigue dense et je trouve que c’est mieux quand on ne sait pas trop où on va. Je conseille donc d’éviter d’en savoir plus avant de lire ce roman qui ne déçoit pas.
On y dissèque à la fois la réalité de la notion de couple et celle d’être noir de nos jours dans le sud des États-Unis.
La plume est toute simple, terre-à-terre, et saisit parfaitement l’attention et l’intérêt du lecteur (avec – cerise sur le cake – un long passage épistolaire, miam). Recommandé par Oprah Winfrey et Barack Obama, ce « Mariage Américain » débarque en France et va y trouver ses lecteurs, sans aucun doute.

LaurenceIsabelle
6

Créée

le 30 août 2019

Critique lue 159 fois

1 j'aime

Sylvie Sagnes

Écrit par

Critique lue 159 fois

1

D'autres avis sur Un mariage américain

Un mariage américain
LaurenceIsabelle
6

« Je comprends ce que tu dis et aussi ce que tu ne dis pas. »

« On ne choisit pas plus d’où on vient qu’on ne choisit sa famille. Au poker, on reçoit cinq cartes. Il y en a trois qu’on peut échanger et deux dont on ne peut pas se défaire : sa famille et sa...

le 30 août 2019

1 j'aime

Un mariage américain
Chatlala
8

Les amours désunies

✩ Sélection jury Grand Prix des lectrices ELLE 2020 ✩ Auréolée du Women's Prize for Fiction 2019 et adoubée, rien que ça, par Barack -Mister President-Obama himself ou encore Oprah Winfrey, Tayari...

le 4 nov. 2019

Du même critique

L'Arbre-monde
LaurenceIsabelle
8

"Une fois qu’on a acheté un roman en pyjama, on ne peut plus faire marche arrière."

« A Bellevue, dans l’Etat de Washington, il décroche le job idéal : manutentionnaire amélioré, il arpente sur son mini-chariot élévateur un énorme entrepôt d’un supermarché de la culture en ligne, un...

le 6 sept. 2018

10 j'aime

VNR
LaurenceIsabelle
9

Une gouaille inimitable

Un quinquagénaire au chômage que sa femme a quitté pète les plombs et kidnappe les quelques personnes qu’il tient pour responsables de son malheur. A première vue, rien qui donne très envie...

le 1 juin 2018

6 j'aime

Miss Islande
LaurenceIsabelle
8

« Avec toi on manque de ténèbres, Hekla. Tu es la lumière. »

Quand Hekla est née, son père lui a donné un nom de volcan, sa grande passion dans la vie. Quelques années plus tard, nous sommes en 1963, elle quitte sa ferme natale pour la capitale, Reykjavik, où...

le 5 sept. 2019

5 j'aime