Ca faisait un moment que je cherchais un livre d'histoire ayant pour thème principal la cartographie. Et l'histoire du monde en 12 cartes aborde exactement ce thème, avec comme fil rouge les tentatives successives de création de LA carte ultime qui montrerait le monde entier le plus fidèlement possible.
Au niveau structure, on a exactement ce que le titre promet : 12 chapitres abordant des époques différentes, mettant en valeur les problématiques particulières de l'époque et de l'endroit dont on parle. Ainsi, on commence en Grèce antique, avec les premières tentatives de création de normes cartographiques par Ptolémée, et on finit avec Google Maps et la démocratisation des cartes, désormais accessibles très facilement dans la poche de tous les citoyens du monde. Et entre les deux, on passe entre autres par les cartes de l'Angleterre moyenâgeuse remplies de symbolisme chrétien, les disputes territoriales entre Portugal et Espagne au moment des grandes découvertes, et la naissance des cartes nationales à l'aube de la révolution française.
C'est parfois inégal, certains chapitres peu pertinents (ou qui en tout cas m'ont moins parlé car abordant une époque que je connais mal), mais globalement, l'éclairage que permet l'étude cartographique a été assez nouveau pour moi, cela donne au moins un nouvel angle d'approche.
Par exemple, l'étude de l'industrie de la cartographie en Hollande lors du siècle d'or néerlandais m'a vraiment intéressé : l'impression et la distribution de cartes, la naissance du concept d'atlas, la compétition entre corporations rivales ... on découvre comment la cartographie a dû s'adapter aux nouvelles façons de commercer de l'époque.
Autre point positif : en librairie, ce titre m'a attiré principalement par l'inclusion d'une quarantaine de pages en papier glacé au milieu du livre, avec des cartes imprimées en couleur. Vraiment sympa pour pouvoir bien se figurer les cartes dont l'auteur nous parle, sans avoir à consulter un écran en même temps.
Pourtant, Jerry Brotton tombe souvent dans une complexité non-nécessaire à mon sens, lorsque des concepts cartographiques sont longuement décrits, décortiqués, et comparés. On s'approche temporairement d'un essai technique où la vulgarisation n'est pas très bien exécutée. Cela ne dure jamais très longtemps heureusement, mais je me suis tout de même pris à sauter quelques pages ici ou là. Le sujet est sans doute très intéressant, mais relativement sec, et peu adapté au contexte de ce bouquin.
Au final, vraiment intéressant, même si j'ai mis du temps à le finir.
Where maps and their makers are motivated by the apparently disinterested pursuit of geographical information, its acquisition requires patronage, state funding or commercial capital to make it viable. Mapping and money have always gone hand in hand and have reflected the vested interests of particular rulers, states, businesses or multinational corporations, but this does not necessarily negate the innovations made by the mapmakers they have financed.