Je suis déçu, ça partait bien et ça fini en jargon spirituel abstrait.
Cela faisait longtemps que je désirais découvrir cette auteure, j'avais une grande attente après tout le bien que l'on m'en a dit.
Le postulat de départ radical d'une définition de l'amour excluant toute violence m'a plu, puis la volonté de mener une politique de l'amour de manière collective, de penser une politique social de l'amour me convainc tout à fait.
Mais la suite de l'essai ne parle pas tellement de systèmes, où de moyens d'actions, ni même tellement de dynamiques sociologiques. On trouve à la place un mélange de notions psychanalytique, de réflexions New Age et divers analyse de la vie de l'auteure.
Je n'ai rien contre ces outils mais j'attendais quelque chose de plus matérialiste, une réflexion sur les dynamiques dialectiques que l'on retrouve dans les actes d'amour, sur les contradictions inévitable de toute démarche relationnel, même saine. Par exemple l'opposition entre mes désirs d'être dans une démarche aimante et les contraintes de la vie concrète, de devoir travailler, faire les courses, s'occuper du foyer. Ou même l'éloignement qu'amène la routine sans que l'on s'en rende compte ; le tout lié à un emploi du temps toujours plein à craquer due au cadre du système capitaliste, raciste, sexiste.
Et puis la fin sur le côté spirituel de l'amour me perd complétement, ce n'est pas mon langage, ni mon modèle de compréhension du monde. Quand on me parle d'âme, de lien à Dieu, je suis obligé de traduire dans un langage psychologique : Sentiment de plénitude, d'être à sa place dans le monde, au sein d'un groupe ou d'une relation à deux.
Je lirais d'autres écrits de bell hooks, bien que déçu globalement par celui-ci, je ne l'ai pas trouvé inintéressant et je suis en accord avec la trame du propos bien que je la trouve assez désuète. J'ai même été étonné que le livre ait été écrit en 1999, je l'aurais situé dans les années 1980 tant il me semble daté.