le 15 oct. 2025
How the space was won
Avec un sujet pareil, on se doute que L'étoffe des héros va jouer la carte du patriotisme. Sauf que, oui et non. Car le patriotisme du film est parasité d'emblée. Par le contrepoint formé par les...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Dans un univers étrange, les océans sont séparés en différentes strates, et le monde façon mille-feuilles semble maintenu par des racines vivantes, toxiques à qui n'a pas la chance de posséder un filament, qui semble un antidote.
La plus belle réussite de Aatea est de nous immerger dans ce monde aquatique sans jamais nous révéler entièrement les clés, maintenant son atmosphère jusqu'au bout.
On croit comprendre qu'on pourrait être sur Terre, quelque part dans le futur, mais une Terre parasitée par un organisme extra-terrestre dont on ne sait trop commetnt il fonctionne.
Mais peut-être que ce n'est pas du tout ça.
En maintenant jusqu'au bout le regard de son personnage navigateur, donc en restant finalement assez vague, Anouck Faure évite les écueils habituels du genre, maintenant son récit (récif?) à flot jusqu'à son dénouement.
Récit pourtant très très balisé.
Et inscrit, pour le meilleur et le pire, dans l'actualité.
Parce que l'écriture est symptomatique de ce qu'on peut lire aujourd'hui. Ecriture au présent, déconstruction des phrases quand le personnage est confus, attention minutieuse portée aux gestes par exemple, on ne va pas tout analyser. On regrettera des maladresses parfois, et ce qui ressemble fort à des automatismes d'écriture, comme la répétition sans cesse de "alors", ou encore la comparaison toute prête de l'anguille qui ressert plusieurs fois.
Mais le principal problème n'est pas là.
Le principal problème, c'est Aatea. Le personnage, pas le livre.
Lui aussi, il est inscrit dans l'actualité. Aatea est un eunuque. Comme si on n'était à l'aise avec un personnage masculin que s'il était castré. Et sans la moindre pulsion restante. C'est un personnage androgyne comme l'imaginaire hollywoodien les véhicule actuellement. Timothée Chalamet est pressenti pour le rôle.
Pourquoi pas?
Qu'il soit résolument non violent, et vegan quand sa survie n'est pas en jeu, pourquoi pas là encore.
Non, le vrai problème, c'est son angélisme. Aatea ne se venge pas. Aatea cherche toujours à aider son prochain. Aatea pense toujours aux autres, à comment les sauver, avant lui-même.
Aatea, tu es un ange. Et comme les anges... tu n'existes pas!
Tu n'es pas un personnage, tu es un théorème.
Et par réflexion, les autres personnages en sont réduits à des démonstrations.
Et là, on perd toute l'émotion que le récit essaie pourtant fort d'insuffler. Parce que, lorsqu'on se dit que tel personnage est là pour démontrer quelque chose, on sort du récit. L'émotion ne fonctionne plus, peu importe ce qui lui arrive.
Je peux imaginer une objection.
Tu lis plein de récit de science-fiction, avec des personnages tout aussi caricaturaux, et cela n'avait pas toujours l'air de te déranger?
C'est vrai. Mais ces récits ne faisaient peut-être pas quatre cent pages, dont de nombreuses d'introspection et de développement de personnage. Tout ça pour qu'en définitive, le personnage n'existe pas.
Ce qui me fait conclure : que Aatea ne manque pas d'intérêt, c'est certain ; qu'anouck Faure ne manque pas de talent, c'est certain aussi ; que je ne serai pas réfractaire à lire un autre livre de cette auteure. Mais que, ce faisant, j'espèrerai que les personnages prennent le pas sur la démonstration. Qu'ils soient au service de l'histoire et non d'un quelconque discours. Qu'ils aient des aspérités, des traits de caractère.
Qu'ils existent, en somme.
Alors, il y aura sûrement de quoi se régaler.
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Créée
il y a 3 jours
Critique lue 16 fois
le 15 oct. 2025
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