Ainsi parlait Zarathoustra d'après Nietzsche lui-même est le meilleur livre qu'il lui ai été donné d'écrire.
L'histoire se révèle tantôt d'une telle simplicité par ses métaphores et figures de style puis l'instant d'après incompréhensible sans la moindre analyse et interprétation, rendant les propos de Nietzsche inaccessible au "commun" des mortels.
C’est quelque chose que Nietzsche revendique, la difficulté de ses textes.Ils ne le sont pas par les mots, mais par leur sens abstraits se révélant assez complexes sans réflexions. La notion de surhomme que l'on retrouve dans "Le gai savoir" est beaucoup plus complète et expliquée ici. Il y est représenté comme "enfant", l'une des trois métamorphoses de l'esprit.
La première métamorphose le chameau vigoureux, patient et respectueux réclame les fardeaux pesants. Celui-ci pense qu'il est de son devoir d'exposer sa force en se hâtant vers son propre désert.
Le lion, la bête fauve du désert solitaire cherche elle sa liberté et souhaite en être maître. Il y cherche son maître, la troisième métamorphose et désire en être l'ennemi. Le lion convoite de lutter avec le dragon, le dragon représente le "tu dois", le lion le "je veux".Le lion seul parmi les trois métamorphoses de l'esprit peut conquérir le droit de créer des valeurs nouvelles, un acte féroce idéal pour une bête de proie.
L'enfant, celui-ci est l'oubli, l'innocence, la volonté de l'esprit sur sont propre monde.Il est le stade ultime de l'esprit.
Nietzsche semble ressentir un profond besoin de retour à la nature humaine et se sublime dans ce qui semble être une course au progrès personnel, celle de l'évolution de Darwin en somme.
La disparition de "l’Homme" pour le "Surhomme" est fréquente ici.
C'est une chose bien étrange en réalité, car le livre ce dit destiné à personne.
Nietzsche le dit, il souhaite détruire le lecteur. L'homme y présenté comme en proie au déchirement tout autant que l'univers. Il y vente aussi le courage du surhomme vivant dangereusement, celui-ci y est sublime de par ça méprise de la peur quand bien même il saurait sa fin proche.
Cet acte, il la considère comme une acceptation de la vie, transformant la douleur en joie et la joie en douleur, des états indissociables.
Il y médit aussi l'homme s'économisant et vivant au ralenti, dans un monde abstrait créé de toute pièce par celui-ci, ne risquant rien.
Véritable (ou pas) révolution de la raison objective des anciens philosophes ( pour ne pas dire les premiers) "Ainsi parlait Zarathoustra" aborde l'impossibilité d'une raison objective comparant la raison des scientifiques et des philosophes à l'araignée ayant tissé sa toile, se plaçant au milieu, se croyant le centre du monde.

La civilisation des hommes, animé par le dragon y est source d'avilissement, les notions de bien ou de mal y sont inversé dans le but d'y précipiter les forts et les courageux dans la mort. Il s'y trouve des prédicateurs de mort, prêchant la mort autour d'eux, alors qu'en réalité, il se révèlent être des lions détruisant et se faisant détruire par d'autres lions, ne réalisant pas qu'il se détruisent eux-mêmes. La solitude semble être la seule solution pour le lion souhaitant s'élever des autres.
Zarathoustra prend ainsi la voie de la solitude, celle-ci est décrite comme l'unique voie pour l'enfance et permettant de comprendre le monde entièrement.
C'est une fuite des hommes.
Haut perchée dans les montagnes dans l'attente du maître, face au soleil présent au début du livre, tout comme maintenant, à la fin de celui-ci, Zarathoustra semble immuable, le temps aussi. Il reste ainsi, seul face au soleil, dans l'attente.
"Ainsi parlait Zarathoustra" semble être une dérision de la bible, beaucoup de phrases en font la référence, notamment le "Ainsi parlait Zarathoustra" donnant un sentiment prophétique à cette oeuvre, le personnage de Zarathoustra reste assez mystérieux, aucune description de celui-ci n'est faite. Du début à la fin, celui-ci se révèle être seul et fade.
Fascinant, véritable appel à la solitude, "Ainsi parlait Zarathoustra" invite au surhomme, et possède le mérite d'être court, mais complexe dans le décryptage de certains points.
Je dois bien avouer l'avoir lu une seconde fois, pour saisir la pensée de Nietzsche, chose que je ne regrette pas d'ailleurs, je pense même le relire dans le futur à vrai dire.
Bon, aurore à lire. e_e
Kyslegion
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le 13 mars 2015

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