Des idées intéressantes mais l'approche demeure relativement binaire. Je ne crois pas que continuer à opposer le masculin et le féminin soit une bonne nouvelle pour la cause féministe. Cet essai est une éloge du féminin, l'idée paraît louable en surface car elle permet la valorisation d'un genre encore trop souvent discriminé ; mais l'essai ne résiste pas à une analyse critique plus approfondie des rapports de genre. Tout dépend de l'approche... Mais si votre approche vise la déconstruction des genres, vous serez déçu.es par le bouquin. Il n'y a pas d'inclusion dans cet essai qui répond davantage au mouvement féministe essentialiste. Aussi, la partie historique sur les sorcières - elle aussi - demeure expliquée en surface ; voire parfois déformée. De nombreuses explications qu'il aurait été pertinent de mentionner sont restées sur le banc de touche, et encore une fois l'approche demeure extrêmement binaire. Non seulement, il est important de noter que les sorcières n'étaient pas que des femmes ; mais aussi, bien souvent, elles n'étaient pas des figures de révolte. Au contraire, elles étaient surtout des victimes des inégalités de genre. Les femmes considérées comme sorcières n'étaient que rarement persécutées pour avoir défié l'église ou l'état ; à vrai dire, elles étaient surtout persécutées dans la continuité d'un système d'asservissement usant des féminicides de masse comme outil de contrôle. Aujourd'hui, l'image de la sorcière a changé et certains mouvements s'emparent de l'image de la sorcière pour la revaloriser ; mais il est important de replacer historiquement ce qu'elle a été dans un désir de transparence et pour ne pas déformer la réalité historique.

AnaelleMorin
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le 28 juil. 2025

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