L'auteur nous apprend que le « temps de cerveau disponible » a beaucoup augmenté, et que c'est même une caractéristique très spécifique à notre époque : cela tient au fait qu'entre 1800 et aujourd'hui, on est passé de 48 % de notre vie éveillée à se consacrer au travail à seulement 11 %.
Bronner déclare :
« Il est vrai que l’Histoire de l’humanité peut être racontée comme un mouvement de libération de notre temps de cerveau disponible. Songez par exemple que nous avons huit fois plus de disponibilité mentale qu’au début du XIXe siècle ! La vraie question, c’est de savoir ce qu’on en fait. »
En effet, nous avons beaucoup de temps pour nous intéresser à autre chose que le boulot. Mais à quoi ? A s'engager dans des associations pour l'écologie, pour réfléchir aux problèmes de notre temps ? Pas vraiment répond l'auteur : nous avons tendance à nous laisser happer par les écrans et à courir derrière des informations, d'une manière qui, dit l'auteur, révèle notre nature, qui serait celle d'un homme préhistorique préoccupé de la satisfaction de ses besoins immédiats.
Bronner dit ainsi : « l’heure de la confrontation avec notre propre nature va sonner ».
L'arrivée massive du numérique dans notre vie révèlerait ainsi qu'elle est exactement la nature de l'être humain, c'est-à-dire, toujours selon l'auteur, une nature vile, bas du front, vulgaire : notre attention disponible va au porno, aux jeux, à de nombreuses satisfactions instantanées et addictives (comme voir un compteur de vues grimper), à des théories complotistes, etc.
L'auteur déclare au journal Le Monde :
« Ce que je crains, c’est un affaissement de notre civilisation. Il se manifeste déjà, par exemple, par la mise entre parenthèses de la conquête spatiale, la mise en cause du progrès, les embarras des organisations internationales. Pour le surmonter, et parvenir à franchir le plafond de verre civilisationnel, il faut savoir nous regarder en face, prendre la mesure de nos addictions et de nos choix. En ce sens, l’avenir se joue dans nos cerveaux. C’est seulement en pouvant dire : “Voilà comme nous sommes” que nous pourrons construire le récit de nos prochaines aventures. »
Heureusement, Bronner pense que l'« apocalypse » n'est pas une fatalité.
L'auteur reste positif sur nos capacités à aller vers un monde meilleur.